Le Luxembourg célèbre les bodas de plata de son chef d'État, le Grand-Duc Henri de Nassau. Cet événement revêt une importance particulière car il est sur le point d'abdiquer en faveur de son fils, le Prince Guillaume. Les festivités ont débuté ce samedi avec une réception organisée par la maire de la capitale, où le couple royal a salué la foule sur la place Guillaume II.
Tout au long de l'après-midi, des performances musicales ont eu lieu, notamment celle de la chanteuse de jazz américaine Dee Bridgewater. La journée s'est achevée par un spectacle de lumière et de son projeté sur la façade du Palais Royal, retraçant les 25 ans de règne du Grand-Duc. Les célébrations se poursuivront le dimanche avec des visites dans les villes d'Esch-sur-Alzette et de Mondercange.
Les moments forts seront réservés au lundi, jour de la Fête Nationale. Ce jour-là, un Te Deum sera célébré à la Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg, suivi d'un grand défilé militaire présidé par toute la dynastie. Bien que le Grand-Duc Henri souffle ses 25 bougies, il ne célèbrera pas un quart de siècle complet sur le trône, ayant succédé à son père, le Grand-Duc Jean, le 7 octobre 2000.
Le Grand-Duc a annoncé son intention de transférer tous ses pouvoirs à son successeur le 3 octobre prochain. Cette tradition d'abdication est bien ancrée dans les monarchies parlementaires européennes, où ces changements sont perçus comme naturels et acceptés par la population.
Au Luxembourg, la monarchie jouit d'une grande popularité. Selon les sondages récents, 69 % des citoyens estiment que la monarchie parlementaire est la meilleure forme de gouvernement. Ce chiffre est proche des 77,8 % de soutien à la monarchie exprimé lors d'un référendum décisif après la Première Guerre mondiale.
Actuellement, il existe une demande significative parmi les partisans de partis comme le socialiste ou les verts pour consulter à nouveau la nation sur la monarchie. Cependant, la majorité pense que cela renforcerait leur soutien à travers les urnes.
La classe politique luxembourgeoise reconnaît l'importance du Grand-Duc Henri au cours de ces 25 années. Son rôle a été crucial pour assurer la stabilité politique interne et pour projeter l'image du Luxembourg à l'international. Le Premier ministre Luc Frieden a souligné que "le Grand-Duc est symbole de notre indépendance, de notre identité et de la continuité de l'État".
En 2008, le Grand-Duc a provoqué une crise institutionnelle en refusant de signer une loi sur la dépénalisation de l'euthanasie, invoquant des raisons de conscience. Cet épisode a rappelé celui de son oncle, le roi Baudouin des Belges, qui avait été incapacité pour contourner une crise similaire.
Suite à ce refus, le Premier ministre de l'époque, Jean-Claude Juncker, a dû mettre en place une réforme constitutionnelle rapide. Cette réforme a permis que le Grand-Duc ne sanctionne plus les lois, se limitant à les ratifier. Ainsi, Henri a pu éviter le dilemme moral lié à la loi sur l'euthanasie.
Ce changement a marqué une évolution significative dans le rôle du Grand-Duc, lui permettant de naviguer dans des situations délicates tout en maintenant la stabilité de la monarchie. Le Luxembourg continue de se positionner comme un exemple de monarchie parlementaire moderne et acceptée.
Les célébrations des 25 ans de règne du Grand-Duc Henri soulignent l'importance de la monarchie au Luxembourg. Avec des traditions bien ancrées et une population largement favorable, le Grand-Duc a su naviguer à travers les défis tout en maintenant l'harmonie et la stabilité politique. L'avenir semble prometteur avec la transition imminente vers son fils, le Prince Guillaume.