
Actuellement, aucun des 20 prisonniers de nationalité espagnole, qu'ils soient d'origine ou hispanovénézuéliens, ne figure parmi ceux qui ont été libérés par le chavisme à Noël. Cette tradition de la dictature n'est pas liée à la pression américaine dans la région. La première liste de 45 noms publiée par le Forum Penal comprend principalement des innocents arrêtés après le megafraude électoral de l'année dernière.
Ces détenus ont été incarcérés dans la célèbre prison de Tocorón, où a vu le jour la bande transnationale du Tren de Aragua. D'autres organisations, comme le Comité pour la Liberté des Prisonniers Politiques (Clippve), estiment que le nombre de libérations dépasse 70, loin des 99 annoncés par le gouvernement de Nicolás Maduro.
Alfredo Moreno, président du Forum Penal, a déclaré : "C'est un geste pour alléger la pression sociale, mais comparé aux 902 prisonniers politiques que nous avons recensés, c'est une proportion très faible." Il a souligné que le gouvernement a tendance à exagérer le nombre de libérations, incluant parfois des prisonniers communs.
Parmi les premiers libérés, on retrouve Eduak Ramírez et Diego Chacón, condamnés pour avoir décapité une statue de Hugo Chávez durant les manifestations postélectorales. Leur acte leur a valu 17 mois de détention dans des conditions inhumaines.
Une situation similaire a causé des dommages cérébraux à Ornella Silva, 17 ans, emprisonnée pour avoir critiqué le megafraude de Maduro dans un groupe WhatsApp. Sa dénonciation par une voisine chaviste a conduit à son arrestation. De même, María Elba Delgado, 70 ans, a été arrêtée alors qu'elle tentait de protéger sa fille, activiste de Voluntad Popular.
Le Clippve a déclaré que "toutes les personnes libérées n'auraient jamais dû être emprisonnées". Elles ont été victimes de détentions arbitraires et continuent de faire face à des mesures cautelaires restrictives.
La réunion récente à Moncloa entre le président du gouvernement, Pedro Sánchez, et les familles de prisonniers a suscité des espoirs, mais aucun des 20 prisonniers espagnols n'a reçu de nouvelles libérations. Les familles ont exprimé leur mécontentement face à ce qu'elles considèrent comme un "oubli" de la part de Sánchez.
Le chavisme soutient que les 16 prisonniers avec double nationalité sont seulement vénézuéliens. Ce mouvement de Sánchez, après des années de souffrances, survient après l'annonce par Emmanuel Macron de la libération de trois prisonniers français.
La vie du capitaine Anyelo Heredia, détenu à Rodeo 1, est en grave danger. Il pourrait perdre une jambe sans soins médicaux urgents. Son cas a été dénoncé par l'ex-fiscal général adjoint, Zair Mundaray, qui a révélé les tortures subies pendant sa détention.
Heredia a été capturé à la frontière avec la Colombie et transféré au Venezuela. Les derniers rapports montrent qu'il est dans un état désastreux, et la Fiscalité chilienne accuse directement Diosdado Cabello, numéro deux du régime, d'être responsable de cette situation.
La situation des prisonniers espagnols au Venezuela reste préoccupante. Malgré quelques libérations, le nombre de détenus politiques demeure élevé. Les familles continuent d'espérer des changements, mais la réalité des détentions arbitraires et des conditions inhumaines persiste. Les appels à la justice et à la liberté sont plus que jamais d'actualité.