
Ce samedi, un millier de personnes se sont rassemblées à Londres pour une cérémonie de Noël organisée par l'agitateur d'extrême droite Tommy Robinson. L'événement, qui a suscité de vives réactions, a été décrit par Robinson comme un moment de célébration de l'identité chrétienne. Malgré les tensions, la manifestation s'est déroulée dans le calme, bien que deux arrestations aient eu lieu.
La police a estimé la foule à environ 1 000 personnes, signalant des incidents isolés, dont une agression contre un agent à cheval. Un autre individu a été arrêté pour des soupçons de comportement homophobe lors d'une précédente manifestation. À quelques mètres de là, une contre-manifestation organisée par le groupe antiraciste Stand Up To Racism a rassemblé environ 200 personnes.
Les participants à la cérémonie arboraient des symboles chrétiens, tels que des crucifix et des drapeaux proclamant "Christ is King". Mary Bills, une retraitée présente au rassemblement, a exprimé son soutien à Tommy Robinson, affirmant qu'il est essentiel de célébrer les valeurs chrétiennes. Elle a déploré la tendance à remplacer le terme "Noël" par des expressions plus neutres.
Joe Burke, un demandeur d'emploi, a également souligné l'importance de protéger la foi chrétienne. Il a déclaré que ce rassemblement montre que les participants ne sont pas seuls dans leur croyance. Les manifestants ont fait entendre leur voix en revendiquant leur héritage religieux, tout en critiquant la dilution de la célébration de Noël.
Ce rassemblement a suscité des critiques de la part de nombreuses personnalités de l'Église anglicane. Les évêques du diocèse de Southwark ont exprimé leur préoccupation quant à l'instrumentalisation du christianisme à des fins politiques. Ils ont averti que toute utilisation des symboles chrétiens pour justifier le racisme est inacceptable.
Les responsables religieux ont souligné l'importance de ne pas corrompre la foi chrétienne pour exclure d'autres. Ils ont également mis en garde contre l'utilisation de discours chrétiens pour justifier des attitudes anti-migrants. Cette position reflète une inquiétude croissante face à la montée de l'extrême droite au Royaume-Uni.
Tommy Robinson, de son vrai nom Stephen Yaxley-Lennon, a un passé judiciaire chargé. Il a été condamné à plusieurs reprises pour troubles à l'ordre public et a été emprisonné pour outrage au tribunal. En 2024, il a également été incarcéré pour avoir tenu des propos diffamatoires contre un réfugié.
Robinson s'est présenté comme un journaliste et a organisé des rassemblements de grande envergure pour l'extrême droite, attirant plus de 150 000 participants lors d'un événement en septembre. Il a également rendu hommage à Charlie Kirk, un influent ultraconservateur américain, ce qui témoigne de ses liens avec des mouvements nationalistes.
Le rassemblement de Londres a mis en lumière les tensions autour de l'identité chrétienne et des valeurs traditionnelles. Les manifestations ont révélé des divisions profondes dans la société britannique. Alors que certains revendiquent leur héritage chrétien, d'autres mettent en garde contre les dérives politiques de ces discours. La situation demeure délicate, et les réactions des institutions religieuses soulignent l'importance de préserver l'intégrité de la foi.