Le sénateur démocrate Dario Franceschini a récemment suscité la controverse en Italie avec sa proposition d'attribuer automatiquement le nom de la mère aux nouveau-nés. Selon Corriere Della Serra, cette initiative vise à corriger une injustice séculaire qui perdure depuis des siècles.
Franceschini a exprimé son point de vue sur X, déclarant que « les enfants ne prendront que le nom de leur mère ». Il estime que cette mesure simplifierait la gestion des noms de famille, en évitant les complications liées aux doubles noms. Cette suggestion a immédiatement provoqué des réactions au sein de l’extrême droite italienne.
Matteo Salvini, vice-chef du gouvernement italien, a tourné la proposition en dérision. Il a ironisé en disant : « Effaçons tous les papas de la surface de la terre et, de cette façon, nous allons résoudre tous les problèmes ». D'autres, comme Federico Mollicone, ont exprimé leur inquiétude face à un possible passage « du patriarcat au matriarcat ».
Ce débat sur l'attribution du nom de famille n'est pas nouveau en Italie. En effet, jusqu'en 2022, les enfants recevaient automatiquement le nom du père. Cependant, un arrêt de la Cour constitutionnelle a déclaré cette règle inconstitutionnelle, ouvrant la voie à des changements.
Suite à la décision de la Cour, il a été établi que les deux parents devaient convenir du nom de l'enfant. Ils peuvent choisir de donner uniquement le nom de la mère. En cas de désaccord, les noms sont attribués par ordre alphabétique. Malgré cela, depuis l'arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir en octobre 2022, aucune mesure n'a été mise en œuvre pour formaliser ces changements.
Cette situation contraste avec celle de la France, où depuis 2005, les parents ont plusieurs options concernant le nom de famille de leur enfant. Bien que 85 % des enfants reçoivent le nom de leur père, une loi de mars 2022 a facilité le changement de nom de famille pour les enfants mineurs.
Dario Franceschini a également souligné que cette proposition n'est pas qu'une simple question de nom. Il considère qu'elle représente une compensation pour une inégalité historique entre les sexes. En effet, le nom de famille a longtemps été un symbole de pouvoir et d'identité, souvent lié à la figure paternelle.
Les réactions à cette proposition illustrent les tensions persistantes autour des questions de genre et de l'égalité en Italie. Alors que certains voient un progrès, d'autres craignent un déséquilibre dans les valeurs familiales traditionnelles.
La proposition de Dario Franceschini de donner le nom de la mère aux nouveau-nés a relancé un débat important en Italie. Ce sujet soulève des questions sur l'égalité des sexes et les traditions familiales. Les réactions variées montrent que, malgré les avancées juridiques, des résistances culturelles demeurent. L'avenir de cette proposition reste incertain, mais elle met en lumière des enjeux cruciaux pour la société italienne.