Ce samedi, trois ministres du Gouvernement ont amplifié une information parue dans El Plural concernant Juan Vicente Bonilla, ancien capitaine de la UCO de la Guardia Civil. Depuis octobre 2024, il est le responsable de la Gerencia de Seguridad du Service Madrilène de Santé, sous Isabel Díaz Ayuso. Cette information l'accusait d'avoir évoqué l'idée de poser une "bombe lapa" au président du Gouvernement, Pedro Sánchez.
Des titres évoquant une prétendue "UCO patriote" ont suffi pour que des voix influentes du Gouvernement, telles que María Jesús Montero, Óscar López et Pilar Alegría, prennent ces accusations au sérieux. Elles ont rapidement alimenté le débat politique, malgré l'existence d'une version des faits rectifiée.
Dans la nuit de samedi, The Objective a publié une information qui accusait El Plural d'avoir omis un message clé. Ce message, selon eux, changeait complètement le sens de la conversation. Bonilla ne demandait pas réellement une "bombe lapa", mais répondait de manière sarcaste à un commentaire de son interlocuteur.
La conversation en question était un échange privé entre Bonilla, alias Roberto, et José Luis Caramés, un entrepreneur lié à l'industrie des hydrocarbures. Bonilla aurait suggéré que "cela pourrait être" une solution, en ajoutant des commentaires sur un "sicario vénézuélien". Ces échanges ont été interprétés comme une menace à l'encontre de Sánchez.
El Plural a mis en avant une conversation datée du 8 juin 2021, où Bonilla semblait suggérer l'utilisation d'une "bombe lapa". Cette information a rapidement été reprise par des médias tels que TVE et La Sexta, suscitant de vives réactions parmi les journalistes.
Moins de 24 heures après la publication initiale, The Objective a accusé le Gouvernement de propager un message manipulé. Ils ont publié des captures d'écran de la conversation complète, affirmant que le message avait été sorti de son contexte. Bonilla, selon eux, ne demandait pas un attentat, mais ironisait sur une éventuelle décoration.
José María Garrido, directeur d'El Plural, a défendu les publications de son média, affirmant qu'ils n'avaient pas besoin de se vendre à qui que ce soit. Malgré le démenti, El Plural a continué à publier de nouvelles pièces, maintenant les accusations contre Bonilla.
María Jesús Montero a qualifié de "intolérables" les messages de Bonilla, soulignant qu'il perçoit le président du Gouvernement en termes de menaces de mort. Pour Pilar Alegría, cette situation prouve qu'une campagne politique du Parti Populaire est en cours, où "tout est permis".
Óscar López a exigé le "cese" immédiat de Bonilla, soulignant la nécessité de ne pas laisser de place à de telles menaces. Ce contexte s'inscrit dans une lutte du Gouvernement pour combattre ce qu'il considère comme des buls et des "pseudomédias".
Ce débat met en lumière les tensions politiques en Espagne. Alors que le Gouvernement tente de naviguer dans un climat chargé, la question de la responsabilité dans les discours publics reste cruciale. La situation actuelle soulève des interrogations sur la liberté d'expression et les limites de la critique politique.