Le NPD fera son retour à la Chambre des communes sans statut officiel à la fin mai. Ce phénomène n'était pas survenu depuis les élections de 1993, une période que certains anciens députés qualifient de « Parlement de l'enfer ». Svend Robinson, ancien député, partage ses souvenirs difficiles de cette époque.
Svend Robinson, qui a représenté Burnaby, C.-B., de 1979 à 2004, se souvient de la défaite dévastatrice du NPD en 1993. À cette époque, le parti avait remporté seulement neuf sièges, rendant l'accès à la parole au sein du Parlement extrêmement difficile. "Je me souviens d'avoir sauté pour être reconnu par le Président," raconte-t-il.
Robinson explique que le NPD n'avait pas de statut dans les comités, ce qui compliquait encore plus leur capacité à poser des questions. "Nous avions quelques questions chaque semaine, et c'était tout," ajoute-t-il. Cette situation a duré quatre ans, durant lesquels le caucus n'a pas pu exercer de pression significative sur les politiques gouvernementales.
Le NPD a récemment perdu ses privilèges de poser des questions quotidiennement au cours des périodes de questions. Ce changement a été provoqué par l'élection de seulement sept députés lors des dernières élections. Pour obtenir un statut reconnu, un minimum de douze membres est requis à la Chambre des communes.
En conséquence, le NPD subira également une réduction significative de ses ressources financières. Le financement dont bénéficient les partis ayant plus de douze membres est crucial, et cette perte pourrait compliquer leur fonctionnement quotidien.
Dans un communiqué, le NPD a exprimé son intention d'utiliser son pouvoir d'équilibre pour obtenir des résultats concrets pour la population. Ses priorités incluent la défense d'un logement vraiment abordable, l'élargissement des soins de santé et la lutte pour de bons emplois et de meilleurs salaires.
Jonathan Malloy, professeur de science politique, souligne que bien que le NPD ait un certain pouvoir de négociation, il n'est pas clair combien les Libéraux souhaitent collaborer avec eux. Les Libéraux ont également la possibilité de travailler avec le Bloc Québécois, ce qui limite le pouvoir du NPD.
La perte de statut officiel entraîne aussi des défis organisationnels pour le NPD. Le financement pour des rôles essentiels au sein du caucus, comme le whip et le leader de la Chambre, sera également affecté. Les budgets minimaux pour ces bureaux sont respectivement de 148 000 $ et 111 000 $.
Don Davies, le leader par intérim du NPD, a exprimé son engagement à mener une révision ouverte des résultats électoraux. Il insiste sur la nécessité de se reconnecter avec les travailleurs et de prouver que le NPD est leur parti, celui qui lutte et livre pour eux.
Dans ce contexte difficile, Svend Robinson conseille aux membres du NPD de se rappeler que beaucoup de leur travail se fait en dehors du Parlement. La reconstruction du parti nécessitera un engagement communautaire fort et un renforcement des racines du NPD, qui, selon lui, ont été négligées. Le chemin à parcourir sera long, mais essentiel pour l'avenir du parti.