Le plan de paix proposé par les dirigeants européens fait face à des défis énormes. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron espèrent que ce plan apportera une paix durable à l'Ukraine. Cependant, les obstacles sont nombreux et complexes.
La première question est de savoir si les armées européennes, affaiblies et avec des arsenaux à moitié vides, peuvent constituer une force de dissuasion substantielle. Les nations, autres que le Royaume-Uni et la France, seront-elles prêtes à envoyer des troupes dans un scénario aussi incertain, surtout avec les doutes concernant le soutien américain ?
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu'une force internationale de 200 000 troupes serait nécessaire pour maintenir un cessez-le-feu. Bien que ce chiffre soit optimiste, il souligne l'importance d'une telle force pour dissuader d'éventuelles incursions russes. En réalité, l'Europe aura du mal à rassembler même un tiers de ce nombre.
La puissance aérienne sera cruciale, tant pour l'ISR (renseignements, surveillance et reconnaissance) que pour repousser les incursions russes. Avoir des troupes britanniques sur une ligne de cessez-le-feu ne sert à rien si les forces russes avancent sans opposition.
Les États-Unis disposent de capacités immenses en matière de renseignements et de ravitaillement en vol. Un rapport d'un institut de réflexion a souligné que la dépendance de l'Europe vis-à-vis des capacités militaires américaines rendrait difficile la recherche d'une indépendance sans investissement significatif dans ces domaines.
Donald Trump affirme qu'il ne déclenche pas de guerres, mais il craint d'engager des troupes américaines dans un cessez-le-feu instable. Au lieu de cela, il préfère négocier directement avec le président russe Vladimir Poutine.
Sir Keir espère que l'Europe pourra proposer un cessez-le-feu crédible à Trump, en espérant qu'il accepte de fournir un soutien militaire. Cependant, cela semble peu probable à ce stade.
Pourquoi la Russie accepterait-elle un tel plan ? Ses forces terrestres sont en position de force, malgré le coût humain. L'Ukraine a perdu un allié majeur : les États-Unis. Sans le soutien militaire américain, l'Ukraine aura du mal à contenir les avancées russes.
Le président Poutine a clairement indiqué qu'il n'acceptera pas la présence de troupes de l'OTAN en Ukraine. Avec un allié à la Maison Blanche, il est encore moins enclin à céder sur ce point sans une incitation majeure.
Le Kremlin n'a pas abandonné ses ambitions maximales pour l'Ukraine, cherchant à ramener le pays sous son influence. Au minimum, il est peu probable qu'il renonce à sa demande que l'Ukraine cède définitivement les territoires occupés.
En conclusion, le chemin vers une paix durable en Ukraine est semé d'embûches. Les enjeux sont élevés, et les acteurs internationaux devront naviguer avec prudence pour éviter une escalade du conflit.