Les États-Unis font face à une pénurie d'œufs et se tournent vers l'Europe pour des solutions. En raison d'une épidémie de grippe aviaire, les prix des œufs ont atteint des niveaux records dans les épiceries. Cette situation soulève des questions sur la demande d'œufs canadiens.
Le département américain de l'Agriculture (USDA) a contacté plusieurs pays européens, notamment l'Allemagne, l'Italie, la Pologne et la Suède, pour pallier la pénurie. Des engagements d'importation d'œufs ont également été obtenus auprès de la Turquie et de la Corée du Sud.
Cette quête d'œufs étrangers s'inscrit dans un contexte où la production américaine a chuté de près de 10 % par rapport à l'année précédente. Les entreprises américaines sont contraintes d'augmenter leurs prix et même de louer des poules pour gérer la situation.
Malgré les besoins américains, le Canada n'a pas été sollicité pour exporter des œufs. Un porte-parole d'Agriculture et Agroalimentaire Canada a confirmé qu'aucune demande n'avait été reçue. Cela soulève des questions sur la relation commerciale actuelle entre les deux pays.
Michael von Massow, professeur à l'Université de Guelph, explique que la taille de l'industrie canadienne est un facteur clé. La production d'œufs au Canada est bien inférieure à celle des États-Unis, rendant les exportations peu viables.
En 2024, le Canada a produit 856 millions de douzaines d'œufs, tandis que les États-Unis en ont produit environ neuf milliards. La capacité de production canadienne ne peut pas répondre aux besoins américains, surtout en période de pénurie.
De plus, avec plus de 70 millions de poules pondeuses affectées par la grippe aviaire aux États-Unis, la situation est devenue encore plus complexe. Cette épidémie a touché près de 19 % de la production américaine.
Les normes de sécurité alimentaire aux États-Unis compliquent également les choses. Les œufs doivent être désinfectés et réfrigérés avant d'être vendus, contrairement à l'Europe où les œufs peuvent être vendus non lavés. Cela crée des obstacles supplémentaires pour l'importation.
Alors que le marché américain commence à montrer des signes d'amélioration, les prix de gros des œufs commencent à diminuer. Si le Canada avait la capacité d'exporter, il est probable qu'il répondrait à une demande américaine.
La situation actuelle met en lumière les défis auxquels font face les États-Unis en matière d'approvisionnement en œufs. Alors que l'Europe est sollicitée, le Canada reste en dehors de cette dynamique. La relation commerciale et la capacité de production sont des éléments clés à considérer pour l'avenir.