Le porte-parole de Santander a affirmé que l'entreprise n'est pas à vendre au Royaume-Uni. Cette déclaration fait suite à la rumeur selon laquelle NatWest aurait proposé 11 milliards de livres pour la filiale de Santander dans ce pays. Selon le Financial Times, cette offre a été rejetée car jugée trop basse.
En 2023, Barclays a également tenté d'acquérir l'unité de Santander au Royaume-Uni, mais son offre a également été refusée. Ces deux fusions auraient constitué la plus grande opération du secteur financier depuis la crise de 2008. Santander se classe comme la sixième institution financière du Royaume-Uni par actifs, tandis que NatWest et Barclays occupent respectivement la quatrième et la deuxième place.
La vente potentielle de Santander pourrait rapporter entre 11 et 13 milliards d'euros. Santander est entré sur le marché britannique en 2002 en acquérant Abbey National pour 12,6 milliards d'euros, ce qui équivaut aujourd'hui à environ 19,8 milliards d'euros en tenant compte de l'inflation. Les médias britanniques soulignent que la rentabilité relativement faible de Santander pourrait justifier sa sortie de ce marché.
En effet, le bénéfice de Santander a chuté de 15 % l'année dernière, atteignant 1,3 milliard d'euros. Cependant, le groupe a démenti ces spéculations, affirmant que ses opérations au Royaume-Uni sont essentielles pour sa diversification et génèrent des rendements attractifs à long terme.
Un autre facteur à considérer est la réglementation britannique, qui oblige les banques à séparer leurs activités commerciales et de détail de celles des marchés. Cette règle, en vigueur depuis 12 ans, est critiquée par les banques, bien que Barclays ait récemment pris la défense de cette réglementation.
Cette situation intervient alors que Santander est devenu le plus grand banque de la zone euro en termes de capitalisation boursière, bien que HSBC ait une valeur boursière presque double. Récemment, Santander a vendu 49 % de sa filiale en Pologne pour 6,8 milliards d'euros, visant à investir ces fonds aux États-Unis.
Pour NatWest, l'acquisition de Santander au Royaume-Uni semble logique. Après avoir été sauvé lors de la crise de 2008, l'État va se retirer de NatWest dans les prochaines semaines. La banque souhaite croître sur le marché britannique, où elle a été limitée après cette crise.
NatWest possède près de 800 milliards d'euros d'actifs, ce qui représente environ trois fois plus que Santander au Royaume-Uni. De plus, Santander a récemment réduit ses effectifs de 2 000 personnes, soit environ 10 % de son personnel dans le pays.
En résumé, Santander maintient sa position au Royaume-Uni malgré les offres d'acquisition. Les défis réglementaires et de rentabilité sont des éléments clés à considérer. La stratégie de Santander semble se concentrer sur des investissements aux États-Unis, tout en continuant à gérer ses opérations britanniques de manière prudente.