Dans le Calvados, la zone de protection renforcée du banc des oiseaux s'étend sur 12 hectares le long de l'estuaire de l'Orne. Cette zone est cruciale, car elle abrite 40% des oiseaux recensés dans l'estuaire. Afin de préserver la quiétude des animaux, l'accès y est strictement interdit, bien que des intrusions se produisent parfois.
Philippe Le Rolland, responsable de l'unité nature à la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), surveille attentivement la zone. Il déclare : « On va voir s’il passe devant ou derrière la bouée… » Cette zone, qui fête ses dix ans, a vu les oiseaux migrateurs s'y établir par milliers. Le 12 juillet, un record de 900 mouettes mélanocéphales a été enregistré.
La ZPR est également le refuge du seul couple d’huîtriers pie du Calvados. En effet, 40% des oiseaux d’eau qui transitent par cette région choisissent de s'y reposer. Ce petit espace représente seulement 1,5% de la surface de l'estuaire.
Depuis 2015, l'accès à ce banc de sable de 12 hectares est interdit. Des panneaux, grillages et piquets empêchent les visiteurs de s'approcher. Ludwig, moniteur au club nautique voisin, constate des abus. Il raconte : « On voit quelques abus, encore récemment avec une personne en train de pêcher dans la ZPR. » Les chiens en liberté représentent un péril majeur pour les oiseaux, notamment les plus craintifs.
James Jean-Baptiste, du groupe ornithologique normand, explique que les oiseaux fuient sur 250 m lorsqu'ils aperçoivent des chiens. Ces intrusions perturbent leur repos, vital lors de leur migration. Si les dérangements persistent, les oiseaux pourraient décider de ne plus revenir.
Près de Ouistreham, la ZPR est au carrefour de plusieurs activités. Philippe Le Rolland souligne les efforts des clubs nautiques pour maintenir un équilibre entre les différents acteurs. Les jeunes stagiaires de paddle sont conscients de l'importance de respecter la zone : « Il ne faut pas dépasser les filets et les bouées. »
Malgré les conditions difficiles, les plaisanciers s'efforcent de naviguer sans entrer dans la zone protégée. Cependant, certains ne respectent pas les bouées, ce qui incite la DDTM à prendre des mesures. Des drones survolent également la zone, souvent pour des tournages, ce qui complique encore plus la situation.
La prévention est primordiale, mais des contraventions sont parfois nécessaires, allant jusqu’à 135 euros. Récemment, trois contraventions ont été dressées, dont deux pour des personnes en paddle qui ont reconnu leur infraction. Les habitants locaux, parfois réticents, continuent d'entrer dans cette zone protégée.
Malgré ces défis, la plage continue de gagner du terrain. Actuellement, le banc est souvent découvert, accueillant jusqu’à 5 000 oiseaux par jour après la période des amours. Cela témoigne de l'importance de la protection de cet écosystème fragile.
La zone de protection renforcée du banc des oiseaux dans le Calvados est essentielle pour la conservation des espèces migratrices. Bien que des efforts soient faits pour protéger cet habitat, il reste des défis à relever. La sensibilisation et le respect des règles sont cruciaux pour garantir la pérennité de cet espace naturel.