Le tramadol, un opioïde puissant, est souvent détourné de son usage médical. Ce médicament, proche de la morphine, est devenu un enjeu majeur de santé publique. Récemment, une femme de 46 ans a été interpellée à Rueil-Malmaison pour avoir volé des ordonnances afin d'obtenir ce médicament.
Les soupçons ont émergé dans plusieurs pharmacies de Rueil. Les praticiens ont délivré près de 40 boîtes de tramadol sur 14 ordonnances, toutes signées par le même médecin. Ce dernier, en congé à certaines dates, n’a pas pu avoir rédigé ces prescriptions, ce qui a alerté les pharmaciens.
Alertés par des doutes croissants, les pharmaciens ont contacté le médecin. Ils ont rapidement compris que des ordonnances avaient été falsifiées. Cela a conduit à une enquête approfondie par les autorités.
Suite à l’enquête, l’attention s’est portée sur l’entourage du médecin. En particulier, la femme de ménage a été identifiée comme la responsable des vols d'ordonnances. Placée en garde à vue, elle a reconnu les faits et s’expliquera par la suite selon une procédure de plaider-coupable.
Pour la CPAM, le préjudice est estimé à environ 500 €. Cependant, la raison pour laquelle la femme de ménage détournait le tramadol reste floue. On ignore si elle l’utilisait pour elle-même ou pour le revendre.
Pour prévenir de tels incidents, les autorités encouragent les pharmaciens à adhérer à Cespplussur, un système d’information de la préfecture de police de Paris. Ce dispositif permet d’informer les commerçants sur les risques de vols d’ordonnances.
Les pharmaciens peuvent ainsi recevoir des alertes par SMS concernant des incidents similaires dans leur secteur. Cela contribue à renforcer la sécurité autour de la prescription de médicaments sensibles comme le tramadol.
À partir du 1er décembre 2024, le tramadol et la codéine ne pourront être délivrés que sur ordonnance sécurisée. Cette décision vise à lutter contre les fausses ordonnances et à renforcer la sécurisation des prescriptions.
L’ANSM a imposé que les prescripteurs indiquent clairement le dosage, la posologie et la durée de traitement sur les ordonnances. Cette mesure répond à une inquiétude croissante concernant l’usage détourné des opioïdes, qui sont utilisés comme sédatifs ou pour améliorer la performance physique.
Le détournement du tramadol dans les Hauts-de-Seine met en lumière des enjeux de santé publique cruciaux. Les autorités prennent des mesures pour sécuriser les prescriptions et prévenir les abus. La vigilance des pharmaciens et des professionnels de santé est essentielle pour lutter contre ce phénomène.