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L'opposition serbe sous le feu des critiques pour une manifestation de fumigènes et de fusées éclairantes au Parlement

Publié le : 5 mars 2025

Protestations dans le Parlement serbe

La situation au sein du Parlement serbe a récemment dégénéré en un chaos sans précédent. Les députés de l'opposition ont déclenché une tempête de fumigènes et de flares lors d'une session, créant une atmosphère de tension palpable. Avant l'arrivée des députés, les nettoyeurs avaient fait un effort considérable pour remettre en état la salle de débat, nettoyant les débris laissés par les événements tumultueux de la veille.

Les forces de police étaient également présentes, rassemblant des preuves pour d'éventuelles poursuites criminelles contre les députés impliqués. Ces derniers avaient déployé des banderoles accusant le gouvernement de corruption, plongeant le parlement dans un épais nuage de fumée rose et noire. Le président serbe, Aleksandar Vucic, a qualifié ces actes de hooliganisme et a exprimé sa volonté de voir la loi appliquée.

Les conséquences des manifestations

Trois députées ont été blessées lors de ces événements, l'une d'elles ayant été frappée à l'arrière de la tête par un objet. Les circonstances de cette attaque restent floues. Par ailleurs, l'Union européenne a exprimé sa préoccupation, déclarant qu'un parlement doit être un lieu de débat démocratique.

Les députés de l'opposition, cependant, n'ont montré aucun signe de regret. Radomir Lazovic, co-leader du Front Vert-Gauche, a utilisé un extincteur depuis son siège, qualifiant son acte de réaction à la violence subie par les citoyens serbes depuis 13 ans, période durant laquelle le Parti progressiste serbe (SNS) est au pouvoir.

Le climat politique en Serbie

Depuis l'arrivée de Vucic, le SNS a remporté cinq élections parlementaires, consolidant son pouvoir. Cependant, ses opposants soutiennent que cette domination est davantage due à son contrôle des médias et des institutions d'État qu'à ses politiques. Malgré cela, Vucic a réussi à projeter une image de leadership fort, séduisant une large part de l'électorat, surtout en dehors des grandes villes.

Les mouvements de protestation, bien que fréquents, n'ont pas réussi à déloger le président. Toutefois, les manifestations actuelles, déclenchées par un accident tragique à la gare de Novi Sad, présentent un défi inédit. L'effondrement d'un auvent a causé la mort de 15 personnes, suscitant colère et soupçons de corruption officielle.

Mobilisation des étudiants et des travailleurs

Les étudiants ont pris les devants dans les appels à la transparence, organisant des veillées quotidiennes pour les victimes. Divers groupes de travailleurs, allant des avocats aux agriculteurs, se sont également mobilisés, bloquant des routes et participant à des grèves. Selon l'analyste Bojan Elek, "tout le monde a des raisons d'être mécontent", citant des salaires bas et de mauvaises conditions de travail.

Les étudiants, tout en évitant les partis politiques, ont réussi à rassembler une large base de soutien. Elek considère cela comme une stratégie efficace, bien qu'il note que "la politique devra éventuellement intervenir". La situation politique reste complexe, avec une opposition fragmentée et sans coalition crédible.

Vers un avenir incertain

Les partis d'opposition s'accordent sur la nécessité d'un gouvernement technique après la démission du Premier ministre Milos Vucevic. Ils estiment qu'un tel gouvernement pourrait créer un environnement électoral plus équitable. Cependant, Vucic a rejeté cette proposition, la qualifiant de tentative d'évincer un gouvernement légitimement élu.

Alors que les manifestations se poursuivent, les étudiants annoncent un événement majeur à Belgrade le 15 mars. La tension politique en Serbie est à son comble, et l'avenir reste incertain.

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