Les chants anti-gouvernementaux deviennent de plus en plus courants lors des concerts en Hongrie. À moins d’un an des législatives, le Premier ministre Viktor Orban a été la cible de slogans hostiles au festival Sziget de Budapest. Cet événement musical attire chaque été plus de 400 000 personnes.
Les festivaliers ont scandé le slogan « Sale Fidesz ! », utilisé récemment pour dénoncer le parti nationaliste au pouvoir depuis 2010. Ils assistaient à la performance d’un rappeur hongrois, dans un festival qui se poursuivra jusqu’à lundi.
Bruno Baranyai, un étudiant de 18 ans, a exprimé son ras-le-bol d’avoir vécu presque toute sa vie sous Viktor Orban. Il a déclaré : « J’ai besoin de me libérer, sinon je vais exploser. J’espère que tout changera l’an prochain. »
Cette tendance, relayée par les réseaux sociaux, a émergé fin juin lors d’un petit festival dans le sud. Depuis, elle s’est propagée à travers la Hongrie et dans des pays voisins comme la Roumanie et la Slovaquie, où une importante population magyarophone réside.
Bien que la plupart des artistes hongrois évitent d’exprimer leurs opinions politiques, plusieurs musiciens ont récemment critiqué le gouvernement. En janvier, le rappeur Majka a sorti un titre dénonçant la corruption et les abus de pouvoir.
Le titre de Majka a rencontré un grand succès, récoltant plus de 25 millions de vues sur YouTube. Cette popularité témoigne d'un profond mécontentement parmi la population hongroise, notamment chez les jeunes. Des sondages montrent que l’opposition conservatrice, dirigée par Peter Magyar, est en tête des intentions de vote pour les élections de 2026.
Les jeunes de 18 à 29 ans affichent une nette préférence pour l’opposition, avec un soutien de 42% selon une étude de l’institut Median. Cela souligne un changement potentiel dans le paysage politique hongrois.
Cette année, le festival Sziget accueille des artistes comme Chappell Roan et Charli XCX. Cependant, le groupe nord-irlandais Kneecap, qui soutient la cause palestinienne, a été interdit d’entrée en Hongrie par le gouvernement d’Orban.
Les organisateurs du festival ont regretté cette décision, la qualifiant de « sans précédent » et préjudiciable à l’image de la Hongrie à l’étranger. Un autre concert de Kneecap, prévu à Vienne, a également été annulé en raison de problèmes de sécurité. Le trio a dénoncé une manœuvre politique pour réduire au silence ceux qui s’opposent à la violence envers le peuple palestinien.
Les événements récents en Hongrie montrent une montée de la contestation contre le gouvernement d’Orban. Les chants anti-gouvernementaux lors des concerts, ainsi que les interdictions d'artistes, illustrent un climat de tension. La situation politique pourrait évoluer, surtout avec les élections à venir, où les jeunes semblent prêts à faire entendre leur voix.