Il est essentiel de garantir le strict respect des normes fondamentales du Droit International, comme l'a souligné Vladimir Poutine lors d'une intervention le 8 mai 2025. Cette déclaration a eu lieu lors d'une dîner en l'honneur des chefs d'État, célébrant le 80e anniversaire de la fin de la Grande Guerre Patriotique. Cela vous surprend-il, lecteur ?
Les propos de Poutine ne sont pas isolés ; ils s'inscrivent dans un discours plus large qui valorise le système multilatéral. Ce thème a été récurrent durant les festivités, notamment lors de la parade militaire. L'hôte et le président chinois ont partagé des réflexions similaires sur l'importance de ce cadre international.
Ce changement de ton soulève des questions sur la vision de Poutine. Est-ce que cette conversion reflète une adaptation à la réalité géopolitique, ou s'agit-il d'une manœuvre pour combler le vide laissé par un Trump en retrait ?
La Chine, depuis des années, cherche à maintenir l'intégrité du système multilatéral tout en redéfinissant les valeurs de dignité et de liberté. Elle propose une approche confucéenne, centrée sur le groupe et l'ordre, tout en affirmant le pouvoir du Parti. Ce faisant, elle a trouvé un allié en Russie, renforçant leur collaboration.
Cette alliance se manifeste dans leur déclaration commune sur l'« amitié sans limites », un partenariat qui se renforce à l'approche de l'invasion totale de l'Ukraine. Xi Jinping et Poutine affichent une coordination évidente, tandis que Trump tente de créer une distance entre eux, sans succès.
Avant sa visite à Moscou, Xi Jinping a publié un article dans la presse russe, soulignant l'importance d'apprendre de l'histoire pour construire un avenir meilleur. Il a mis en avant les initiatives pour le développement mondial et la sécurité, visant à réformer le système de gouvernance mondiale.
Lors de sa rencontre avec Poutine, ce dernier a réaffirmé que tous les problèmes mondiaux doivent être abordés conformément à la Charte des Nations Unies. Xi a également souligné l'importance des relations entre la Chine et la Russie, plaidant pour un système international centré sur les Nations Unies.
Dans ce contexte, l'Union Européenne doit faire face à des défis majeurs. Elle ne peut pas se permettre de rester dans une introspection passive. Le Conseil Européen a réitéré son soutien à une paix mondiale, mais les propositions concrètes manquent. Ce retrait contraste avec les défis existentiels, comme la guerre en Ukraine.
La survie de l'UE dépend d'un ordre multilatéral solide. Elle a une opportunité unique de réformer ce système, car il ne répond plus aux réalités d'aujourd'hui. Le dialogue avec Pékin est devenu une priorité pour elle.
Le Sud Global se trouve dans une paradoxe : tout en bénéficiant d'un cadre multilatéral, il observe le système se désintégrer. Des pays comme l'Inde, le Brésil et l'Indonésie flattent la narrative chinoise, mais restent méfiants envers un modèle basé sur le contrôle autoritaire.
Cette ambivalence complique l'établissement d'une position commune. Les principes qui soutiennent le système se vident de leur sens, alors que ceux qui devraient les défendre restent inactifs. La Chine se positionne comme une puissance stabilisatrice, tandis que les États-Unis renient leur propre création.
La responsabilité de l'Union Européenne est de contrer cette confusion en passant à l'action. Sans cela, l'ordre international risque de devenir un simple trophée sans substance, exhibé mais dépourvu de sens. L'avenir repose sur la capacité des nations à travailler ensemble pour un ordre mondial plus juste et équitable.