
Les efforts pour localiser le grizzly qui a attaqué un groupe scolaire près de Bella Coola, en Colombie-Britannique, se poursuivent. Cette attaque rare, qui a blessé quatre personnes, soulève des questions sur le sort de l'animal si celui-ci est retrouvé. Les rencontres avec des ours ne sont pas rares au Canada, mais des attaques impliquant de grands groupes le sont davantage.
Il y a environ 13 000 grizzlis vivant en Colombie-Britannique, principalement sur la côte centrale. La région près de l'attaque a une population d'ours considérée comme élevée, avec environ 22 ours pour 1 000 kilomètres carrés. Les équipes de conservation suivent les mouvements des ours et installent des appâts et des pièges.
Une fois qu'un ours est capturé, les agents tentent de l'associer aux témoignages et aux preuves recueillies sur les lieux, comme des traces ou des poils. Kevin Van Damme, inspecteur du Service des agents de conservation de la Colombie-Britannique, a déclaré qu'ils effectuent des analyses en laboratoire pour s'assurer qu'ils ont le bon ours.
Les experts en grizzlis affirment qu'une attaque est moins probable lorsque le groupe de personnes est plus grand. Brian Falconer de la Raincoast Conservation Foundation a noté qu'il n'y a jamais eu d'attaque par un grizzly sur un groupe de plus de six personnes. Il souligne que l'attaque de Bella Coola, impliquant au moins 20 personnes, est unique.
Les circonstances exactes de l'attaque restent floues. Il est possible que la mère ours protégeait ses petits, ce qui peut rendre un ours particulièrement agressif. Les enseignants présents ont utilisé du spray anti-ours pour éloigner l'animal, ce qui a probablement évité des blessures plus graves.
Une fois l'ours localisé, plusieurs professionnels, dont un vétérinaire faunique et un biologiste, travailleront ensemble pour évaluer la situation. Van Damme a mentionné que l'évaluation de l'ours pourrait expliquer pourquoi il a agi de cette manière, ce qui est inhabituel dans le comportement des ours.
La communauté d'origine des élèves attaqués sera également consultée, car le peuple Nuxalk coexiste avec les ours depuis des milliers d'années. Ils pourraient ne pas considérer que tuer l'ours est la meilleure solution.
Si la décision est de relocaliser l'ours, cela se fait généralement pour donner aux humains le temps d'éliminer les sources d'attraction pour les ours. Lana Ciarniello, scientifique en conservation, indique que déplacer un ours à 10 ou 20 kilomètres peut aider à installer des poubelles résistantes aux ours.
La translocation, qui consiste à déplacer l'ours sur une grande distance, est une autre option. Cependant, cela ne garantit pas que l'ours ne reviendra pas. Ciarniello souligne qu'il est crucial de s'attaquer aux causes profondes des conflits entre les humains et les ours.
Depuis l'attaque, des appels ont été lancés pour rétablir la chasse au grizzly, qui a été interdite en 2017. Cependant, Falconer et Ciarniello estiment que la solution ne réside pas dans l'augmentation des prélèvements d'ours. Au contraire, ils préconisent une meilleure gestion des déchets et des sources alimentaires non naturelles.
Le ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique a déclaré que même lorsque la chasse était autorisée, elle ne se déroulait pas généralement dans les zones où des attaques se produisaient. La priorité actuelle est de localiser l'ours impliqué dans l'attaque.
La situation autour de l'attaque d'un grizzly à Bella Coola soulève de nombreuses questions sur la gestion des ours en Colombie-Britannique. Les décisions à venir dépendront de l'évaluation des circonstances entourant l'attaque et des consultations avec la communauté locale. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la sécurité des humains et la protection des ours.