Soutenu par Israël et peu populaire auprès des Iraniens, qui est Reza Pahlavi, le fils du dernier Chah ?

Appel à la Révolte

Cinq jours après le début de l’escalade militaire entre Israël et l’Iran, Reza Pahlavi, fils du dernier Chah d’Iran, prend la parole. En costume-cravate et cheveux soigneusement coiffés, l’héritier de la dynastie Pahlavi appelle, dans une vidéo publiée sur son compte X, les Iraniens à renverser le régime des mollahs. « L’appareil répressif du régime s’effondre. Il ne manque plus qu’un soulèvement national pour mettre un terme définitif à ce cauchemar », déclare-t-il avec un ton solennel.

Un Appel Répété

Reza Pahlavi n’en est pas à son coup d’essai. En exil depuis 1978, alors qu’il est en formation aux États-Unis pour devenir pilote, il a souvent exprimé ses ambitions et son aversion pour le régime des mollahs. En 2009, lors d’un mouvement de contestation après les élections, il appelle les Iraniens à « continuer la lutte dans la discipline » et exhorte « les forces de l’ordre à la désobéissance civile et à la neutralité ».

En 2023, en marge du mouvement « Femme, vie, liberté », il évoque le renversement de la République islamique lors d’une conférence à Munich. Alors que des tags à son nom apparaissent dans Téhéran, il confie à L’Express avoir « un rôle important » à jouer. « Peut-être parce que mon capital politique est plus important que d’autres, et je choisis de l’utiliser », précise-t-il.

Un Soutien Partagé

Ses partisans lancent une pétition en ligne qui récolte plus de 500 000 signatures. Cependant, Clément Therme, spécialiste de l’Iran, estime que le nom Pahlavi est « connu » mais ne fait pas l’unanimité. Jonathan Piron, historien, décrit Pahlavi comme « détesté en Iran », moqué pour son accent persan teinté d’anglais et son style de vie à l’américaine.

Il ajoute que Pahlavi s’affiche de plus en plus avec les courants néoconservateurs aux États-Unis, se positionnant comme pro-israélien. Son voyage en Israël en 2023 a même exacerbé les tensions au sein de la diaspora iranienne qu'il tentait d’unifier.

Un Projet Politique Flou

Dans sa vidéo, Reza Pahlavi déclare avoir « un plan pour le futur de l’Iran », sans donner beaucoup de détails. Peut-il incarner une démocratie ? « Il n’a pas vraiment dessiné son projet politique. Il incarne aussi ce régime impérial qui a été détesté », explique Jonathan Piron. Son soutien à l’intérieur du pays est très faible, ce qui le rend peu crédible en tant qu’alternative politique.

Reza Pahlavi a indiqué qu'il anime un groupe de réflexion sur la transition en cas de chute du régime, affirmant que « le peuple iranien décidera ». Pourtant, selon Jonathan Piron, il est « peu connu des Iraniens », certains le qualifiant de « marionnette de l’étranger ». S'il revenait avec l'aide d'Israël et des États-Unis, il serait perçu comme l’homme de l’étranger, non comme un leader souverain.

Conclusion

Reza Pahlavi représente un symbole complexe pour de nombreux Iraniens. Son appel à l’unité et au renversement du régime des mollahs soulève des questions sur sa légitimité et son soutien. Alors que les tensions entre Israël et l’Iran continuent de croître, l’avenir de l’Iran reste incertain, et le rôle de Pahlavi dans cette dynamique est à observer avec attention.