Le futur légal du pay-for-play dans les sports universitaires américains menace de laisser les athlètes canadiens dans le passé amateur. Récemment, un juge fédéral américain a approuvé un règlement permettant aux programmes universitaires de la Division 1 de rémunérer directement les joueurs. Cette décision aura des répercussions sur le sport élite au Canada.
Le juge Claudia Wilken a validé un règlement de 2,8 milliards de dollars US pour des paiements rétroactifs aux anciens athlètes de la NCAA. Ce règlement permet aux programmes universitaires de payer directement les athlètes, ce qui représente un changement majeur dans le paysage sportif. Les contrats de nom/image/ressemblance sont désormais courants, permettant aux équipes de verser des salaires à des joueurs tout en les considérant comme des étudiants non rémunérés.
À partir de l'année scolaire prochaine, les équipes de la Division 1 disposeront d'un plafond salarial de 20,5 millions de dollars à répartir entre leurs athlètes. Cela aligne les règles avec la réalité économique des sports universitaires. Ce changement reconnaît enfin que les athlètes qui soutiennent cette industrie lucrative sont des professionnels.
Les sports olympiques, souvent négligés, risquent de souffrir de ce changement. Des programmes comme celui de l'athlétisme à l'Université de Clemson ont déjà été menacés d'élimination pour rediriger des fonds vers d'autres sports. Ce phénomène pourrait se reproduire dans de nombreuses institutions, mettant en péril les sports qui ne génèrent pas de revenus importants.
Les athlètes de sports non-récupérateurs, comme ceux de la natation ou de l'athlétisme, pourraient se retrouver en difficulté. Si les salaires deviennent la norme dans les sports générateurs de revenus, ces disciplines pourraient perdre leur financement, ce qui affecterait leur développement et leur visibilité.
Pour les athlètes canadiens, la situation est encore plus complexe. Les visas étudiants limitent leur capacité à travailler légalement aux États-Unis, ce qui complique leur accès aux contrats de nom/image/ressemblance. Bien que certains athlètes aient trouvé des moyens de contourner ces restrictions, comme Aaliyah Edwards avec Adidas Canada, beaucoup d'autres ne disposent pas de ces opportunités.
Les athlètes canadiens pourraient être laissés pour compte dans ce nouveau système. Alors que les athlètes américains peuvent s'attendre à des salaires significatifs, les Canadiens pourraient se contenter de bourses, ce qui crée un déséquilibre dans le monde du sport universitaire.
Une solution serait de considérer les athlètes universitaires comme des employés des universités. Cela permettrait aux étudiants internationaux de travailler légalement et de recevoir une rémunération pour leur contribution au programme sportif. Cela semble juste, étant donné que ces athlètes consacrent un temps considérable à promouvoir leur institution.
Cependant, dans un environnement où l'argent et le profit dominent, il est incertain que des décisions sensées soient prises. Les universités pourraient chercher à maximiser leurs profits, laissant les athlètes canadiens dans une situation précaire, coincés entre le passé amateur et un avenir professionnel incertain.
La décision récente des États-Unis sur le pay-for-play pourrait avoir des répercussions profondes sur le paysage sportif en Amérique du Nord. Les athlètes canadiens, en particulier ceux des sports non-récupérateurs, risquent de se retrouver à la traîne. Les parties prenantes canadiennes doivent agir rapidement pour s'adapter à ces changements et protéger l'avenir de leurs athlètes.