Après une vague de critiques concernant la distribution de "rémunération au rendement" à ses gestionnaires, CBC/Radio-Canada a décidé de mettre fin à cette pratique. Cette décision fait suite à un examen par un tiers, annoncé par la société mercredi.
Le diffuseur public a accordé des primes à certains de ses employés non syndiqués, notamment des dirigeants et des gestionnaires, en fonction de l'atteinte de certains critères comme les objectifs de revenus. Cependant, cette politique a suscité un mécontentement général, surtout lorsqu'elle a été mise en place alors que l'entreprise envisageait des licenciements.
En effet, CBC/Radio-Canada a distribué 18,4 millions de dollars en rémunération au rendement pour l'année fiscale 2023-24. Cela a été perçu comme "au-delà de l'insulte" par les conservateurs, surtout en période économique difficile. La situation a été exacerbée par la menace de supprimer environ 800 emplois.
Dans son annonce, CBC/Radio-Canada a déclaré vouloir se concentrer moins sur les objectifs à court terme et davantage sur des objectifs de service public à long terme. Cela inclut l'amélioration de sa valeur pour les citoyens et le renforcement de la culture canadienne.
Le nouveau système de rémunération sera ajusté en conséquence, bien que cela ne signifie pas nécessairement une baisse des salaires pour les gestionnaires. La société a précisé que les salaires seront ajustés pour maintenir le niveau de rémunération médiane actuel.
Un rapport d'une société de conseil externe a indiqué que la rémunération des dirigeants de CBC/Radio-Canada est généralement conservatrice par rapport à d'autres secteurs similaires. Pour éviter une rotation excessive des cadres, il est essentiel que le diffuseur public ne tombe pas en dessous des niveaux du marché.
Le financement de CBC/Radio-Canada a à peine suivi le rythme de l'inflation, restant stable par rapport à il y a 20 ans. Le financement par habitant se situe actuellement à environ 33,66 dollars, bien en dessous de la moyenne des pays développés.
Cette décision intervient dans un contexte où le Premier ministre Mark Carney a promis d'augmenter le financement pour le rapprocher de celui des autres diffuseurs publics. Pendant la dernière campagne électorale, le leader conservateur Pierre Poilievre a proposé de définancer CBC, affirmant que d'autres médias pourraient combler le vide d'information sans coût pour les contribuables.
La fin de la rémunération au rendement à CBC/Radio-Canada marque un tournant important dans la gestion des ressources humaines de l'organisation. En se concentrant sur des objectifs de service public, la société espère renforcer son engagement envers les Canadiens tout en naviguant dans un environnement médiatique en constante évolution.