Sous le monument imposant de l'Arc de la Paix, qui marque la frontière entre Surrey, B.C., et Blaine, Wash., des dizaines de résidents des deux pays se sont réunis samedi pour un rassemblement appelant à l'unité et à l'amitié. Ce rassemblement se tient dans un contexte de tensions croissantes entre le Canada et les États-Unis.
Les organisateurs affirment que le rassemblement intitulé "Paix, Amour et une Poignée de Main" vise à renforcer les liens entre les deux voisins. Ce matin-là, des participants ont brandi des pancartes dénonçant les remarques répétées du président américain Donald Trump sur l'annexion du Canada en tant que 51e État. D'autres ont chanté des chansons et scandé des slogans, espérant que la diplomatie et la bonne volonté prévaudraient sur les relations tendues.
Parmi les participants, un trio du groupe d'activistes Raging Grannies a dédié une chanson au lien entre les deux nations. Ils ont exprimé leur compréhension de la situation, tout en soulignant l'importance de la solidarité entre les peuples. Haidee Landry, l'une des organisatrices de l'événement, a déclaré que ce rassemblement était un moyen de montrer que le Canada reste une nation forte et souveraine.
Mary Lou Steward, maire de Blaine, a évoqué les conséquences économiques de la décision de nombreux Canadiens d'éviter d'entrer aux États-Unis. "Les gens voient leur activité commerciale diminuer de 30 %," a-t-elle déclaré. Elle a ajouté qu'il était essentiel de réparer la relation entre les deux pays, symbolisée par le monument de l'Arc de la Paix.
Len Saunders, un avocat spécialisé en immigration, a également noté l'absence frappante de clients canadiens dans les commerces locaux. "On dirait que c'est comme le COVID à nouveau," a-t-il déclaré, soulignant que les Canadiens "votent avec leur portefeuille" en évitant de traverser la frontière.
Des données récentes montrent une forte baisse du voyage transfrontalier, avec près de 500 000 Canadiens en moins entrant aux États-Unis en février par rapport à l'année précédente. Le nombre de conducteurs de la Colombie-Britannique se rendant au sud à travers le poste de contrôle de l'Arc de la Paix a également chuté de manière significative cette année.
Cette tendance s'accompagne d'un climat de méfiance accru, alimenté par les discours de Trump sur les tarifs et l'annexion. "Si cela continue, il n'y aura plus de Canadiens qui viendront ici," a averti Saunders, soulignant l'importance d'une réconciliation rapide.
Pour certains participants, le rassemblement était une manière de s'opposer à la rhétorique venant de Washington. "Je suis désolé, Canada... la plupart d'entre nous ne sont pas d'accord avec ce que fait Trump," a déclaré Jim Kosa, un résident de Bellingham. Ce sentiment de désaccord souligne la volonté de nombreux Américains de rétablir des relations amicales avec leurs voisins canadiens.
À la fin du rassemblement, les participants ont formé une file pour échanger des poignées de main, symbolisant une tradition de camaraderie. Landry a annoncé que l'événement serait reconduit le week-end suivant pour maintenir le dialogue et réaffirmer leur engagement envers l'amitié entre les deux nations.
Le rassemblement à l'Arc de la Paix a mis en lumière le désir de paix et d'unité entre les communautés de la frontière B.C.-Washington. Alors que les tensions politiques persistent, les citoyens des deux côtés de la frontière continuent de chercher à renforcer leurs liens. Leur message est clair : l'amitié et la solidarité doivent prévaloir sur les conflits.