Palestine Action a obtenu la permission de contester son interdiction controversée par le gouvernement britannique, selon une décision de la Haute Cour. Cette décision majeure remet en question la proscription de ce groupe, connu pour ses actions directes contre des entreprises de défense liées à Israël.
Le gouvernement britannique, par l'intermédiaire de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper, a imposé l'interdiction après que les membres de Palestine Action aient causé des dégâts estimés à 7 millions de livres sterling à des avions de la RAF. Les avocats de Huda Ammori, cofondatrice du groupe, soutiennent que cette interdiction viole le droit à la liberté d'expression.
La décision de la Haute Cour a souligné que l'interdiction pourrait être en conflit avec les droits à la liberté d'expression. Le juge a indiqué que la ministre aurait dû consulter le groupe avant d'agir, ce qui pourrait mener à des chaos juridiques concernant les poursuites contre les personnes accusées de soutenir Palestine Action.
La décision de la Haute Cour a mis en avant le risque que les poursuites judiciaires contre les membres de Palestine Action soient contestées. Environ 200 personnes ont été arrêtées pour avoir manifesté leur soutien au groupe depuis son interdiction. Le juge a averti que cela pourrait entraîner des décisions conflictuelles dans les tribunaux à travers l'Angleterre et le Pays de Galles.
Il a également mentionné qu'il y avait un intérêt public fort à permettre un examen judiciaire de la légalité de cette interdiction. Après cette décision, les avocats de Palestine Action ont demandé un blocage temporaire de l'interdiction.
Des documents judiciaires ont révélé que les responsables britanniques ont débattu pendant au moins huit mois de l'opportunité d'interdire Palestine Action. Les lois sur le terrorisme au Royaume-Uni visent à interdire les groupes utilisant la violence pour promouvoir une cause, mais incluent également des organisations causant des dommages criminels sérieux.
Palestine Action est le premier groupe à être interdit sous cette définition. Depuis son lancement, le groupe a mené plus de 385 actions directes, entraînant plus de 676 arrestations.
Le Foreign Commonwealth and Development Office (FCDO) a averti que l'interdiction pourrait être perçue comme une réaction excessive par des partenaires internationaux. Ils ont noté que cela pourrait être interprété comme une tentative de réduire l'activisme, ce qui pourrait nuire aux relations avec les États arabes et les Palestiniens.
Des documents internes ont également souligné que la proscription de Palestine Action pourrait créer des tensions sociales au Royaume-Uni, perçue comme un biais contre la communauté musulmane britannique au profit des Juifs britanniques et d'Israël.
La décision de la Haute Cour concernant Palestine Action soulève des questions cruciales sur les droits civiques et la liberté d'expression au Royaume-Uni. Alors que le groupe conteste son interdiction, les implications de cette affaire pourraient influencer le débat public sur la liberté d'action et les droits des manifestants dans le pays.