Bowen : Le mouvement du Royaume-Uni pour reconnaître l'État palestinien est un levier diplomatique pour relancer le processus de paix.
Introduction
La décision du Premier ministre Sir Keir Starmer de reconnaître l'État palestinien marque un tournant majeur dans la politique étrangère britannique. Cette annonce vise à relancer le processus de paix, en proposant de reporter la reconnaissance si Israël prend des mesures concrètes pour mettre fin à la situation désastreuse à Gaza.
Contexte de la Reconnaissance
Starmer a souligné que la reconnaissance de la Palestine pourrait être "irréversible" selon un haut fonctionnaire britannique. Cependant, il est conscient que cela ne conduira pas à la création d'un État palestinien indépendant dans l'immédiat. Pour de nombreux Israéliens, le moment idéal serait de ne jamais le faire.
Les sources diplomatiques indiquent que l'objectif est de donner du pouvoir aux modérés des deux côtés, tant israéliens que palestiniens. Les Britanniques espèrent ainsi susciter l'espoir d'une paix possible, malgré les défis considérables.
Réaction d'Israël
La réaction immédiate d'Israël a été un rejet catégorique de la déclaration de Starmer. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dénoncé cette position sur les réseaux sociaux, affirmant que cela récompense le terrorisme de Hamas et menace la sécurité d'Israël.
Netanyahu a également insisté sur le fait que toute concession pourrait entraîner la désintégration de son gouvernement, qui dépend du soutien d'extrémistes nationalistes. Sa carrière a été construite sur l'opposition à la solution à deux États, qu'il considère comme une menace pour la sécurité d'Israël.
Implications Diplomatiques
Le soutien des États-Unis à Israël pourrait compliquer davantage la situation. Le gouvernement américain considère que la reconnaissance d'un État palestinien à ce stade renforcerait le terrorisme de Hamas. L'ancien président Donald Trump a également exprimé son désaccord avec le mouvement britannique.
La décision du Royaume-Uni de reconnaître la Palestine s'inscrit dans un contexte d'isolement diplomatique croissant d'Israël. Deux de ses principaux alliés, le Royaume-Uni et la France, ont rejeté les tentatives d'Israël d'entraver leur reconnaissance lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
Déclaration à l'ONU
Lors d'une conférence à l'ONU, le secrétaire aux affaires étrangères britannique, David Lammy, a reçu une ovation lorsqu'il a annoncé la décision du Royaume-Uni. Il a affirmé qu'il n'y avait pas de contradiction entre le soutien à la sécurité d'Israël et celui à l'État palestinien.
Lammy a évoqué le passé impérial britannique en Palestine, soulignant les promesses non tenues envers les Palestiniens. Il a déclaré que cet échec historique continue d'alimenter le conflit actuel.
Conclusion
La reconnaissance de la Palestine par le Royaume-Uni représente une tentative audacieuse de relancer le processus de paix. Cependant, les défis restent immenses, avec des tensions profondément ancrées et des attentes contradictoires. La communauté internationale devra surveiller de près les développements futurs dans cette région complexe.
