Le gouvernement britannique fait face à des interrogations concernant l'ampleur de la crise des revêtements dangereux. Un rapport du Public Accounts Committee souligne que l'exécutif ne sait toujours pas combien de bâtiments en Angleterre présentent un risque, ni le coût de leur remise en état. Les députés doutent de la capacité du gouvernement à atteindre son objectif de résoudre cette crise d'ici 2029.
Le rapport conclut que le nouveau plan visant à accélérer le processus est insuffisamment ambitieux et risque de ne pas tenir ses promesses. Le ministère du Logement a affirmé prendre des mesures décisives après des années d'hésitation, afin d'accélérer le rythme des travaux jugé « inacceptable ». Cependant, les députés estiment que le coût de mise en sécurité des bâtiments pourrait atteindre 22,4 milliards de livres.
Cette situation pourrait également compromettre un autre objectif clé du gouvernement : la construction de 1,5 million de logements. Les ministres ont réservé 5,1 milliards de livres pour la crise des revêtements, s'attendant à ce que les promoteurs et propriétaires d'immeubles financent le reste. Ce montant n'a pas augmenté malgré l'annonce d'un plan par le Parti travailliste en décembre.
La crise de sécurité a été déclenchée par la découverte de matériaux dangereux lors de l'incendie de la Grenfell Tower en 2017. Bien que des milliers de bâtiments aient été sécurisés, un quart des 1 323 immeubles nécessitant une attention particulière n'avaient pas encore commencé leur remédiation en décembre. Jusqu'à 12 000 bâtiments pourraient être concernés, affectant environ trois millions de personnes.
Le président conservateur du Public Accounts Committee, Sir Geoffrey Clifton-Brown, a exprimé son horreur face à l'absence de solutions immédiates pour les résidents touchés. Il a déclaré que le comité aurait souhaité que le rapport apporte de meilleures nouvelles. Malheureusement, le scepticisme persiste quant à la capacité des plans actuels à tenir leurs promesses.
Le gouvernement a adopté la Building Safety Act pour transférer le coût des problèmes de sécurité des locataires vers les promoteurs. Cependant, certains propriétaires ne peuvent pas vendre leurs appartements, car les nouveaux acheteurs seraient responsables de milliers de livres pour les travaux de remédiation. De plus, les primes d'assurance des bâtiments ont fortement augmenté en raison du risque d'incendie.
Le rapport a également souligné que les objectifs de remédiation des bâtiments dangereux sont jugés peu convaincants. La résolution de la crise dépend en partie de nouvelles lois, dont le temps d'adoption est incertain. De plus, le Building Safety Levy, qui vise à faire payer les promoteurs et propriétaires, pourrait devoir durer plus longtemps que prévu.
Pour accroître les fonds disponibles, le Public Accounts Committee a appelé à imposer une taxe aux fabricants de matériaux impliqués dans l'incendie de la Grenfell Tower. Cela pourrait inclure des entreprises comme Arconic, qui a fabriqué les panneaux de revêtement de la tour. Arconic soutient que c'est aux architectes et aux concepteurs d'utiliser ses produits de manière sécurisée.
Le ministère du Logement a déclaré qu'il travaillait en étroite collaboration avec l'industrie pour accélérer les efforts de remédiation. Il a également promis que ceux responsables des bâtiments dangereux seraient tenus de couvrir les coûts, avec de nouvelles pénalités et sanctions pénales pour les propriétaires qui refusent d'agir. Le comité a demandé au gouvernement de fournir des mises à jour sur ses progrès plus tard cette année.
La crise des revêtements dangereux reste un défi majeur pour le gouvernement britannique. Malgré les efforts déployés, le manque de solutions immédiates et la lenteur des progrès soulèvent de sérieuses inquiétudes. Les députés et les résidents touchés espèrent des actions plus déterminées pour garantir la sécurité des bâtiments et des habitants.