Le Pape François se présente avec une douleur au genou. Ce matin-là, il a reçu un traitement pour apaiser son inconfort. À l'heure prévue, 10h45, le ministre Félix Bolaños et son équipe l'attendent. Ce ministre, responsable de la Présidence, des Relations avec les Cortes et de la Mémoire Démocratique, gère également les relations avec la Santa Sede.
Conscient de la santé du Pontife, Bolaños propose de reporter l'audience ou de la limiter. Cependant, le Pape refuse. La rencontre dure près d'une heure, et une coïncidence inattendue émerge, apportant légèreté et proximité : le ministre et le Pape partagent le même jour de naissance, le 17 décembre. Cette coïncidence amuse le Pape, qui déclare qu'ils devraient être d'accord sur presque tout.
Durant cette rencontre, plusieurs sujets sont discutés, notamment la commission d'enquête dirigée par le Défenseur du Peuple concernant les abus sexuels sur mineurs au sein de l'Église espagnole. Les divergences de position entre le Gouvernement et la Conférence Épiscopale sont également évoquées.
Il est intéressant de noter qu'ils n'ont pas abordé la nouvelle loi sur l'avortement que le Gouvernement promouvait à l'époque. Bolaños souligne que François « connaissait bien l'Espagne et sa réalité », ajoutant qu'il était « un amoureux de l'Espagne ».
Bolaños, en tant que responsable des relations avec la Santa Sede, a rencontré le Pape à cinq reprises. Les dates incluent le 13 juin 2022, le 27 août 2022, le 5 janvier 2023, le 30 septembre 2023, et le 20 octobre 2024. Toutes ces rencontres ont été brèves, à l'exception de la première.
Le président Pedro Sánchez a été reçu deux fois par le Pontife. De plus, la vice-présidente Yolanda Díaz a eu une audience privée en février 2024, après une première rencontre en décembre 2021.
Bolaños décrit François comme un homme sympathique, qui dégageait un esprit progressiste. Il cherchait à promouvoir des valeurs telles que les droits humains, la justice sociale et la solidarité. Au cours de leur conversation, le Pape revenait souvent à leur date de naissance commune, surtout lors de moments de tension ou de désaccord.
« Nous, qui sommes nés le 17 décembre, devons être d'accord », a-t-il déclaré à la fin de l'audience. Bolaños a acquiescé, soulignant que cette conversation était constructive et marquante. « Je ne l'oublierai jamais », confie-t-il.
Lors de cette audience privée, le ministre a offert au Pape une copie illuminée d'un extrait des Cantigas de Santa María, des chansons dédiées à la Vierge, ainsi que des produits du terroir espagnol. Parmi ces cadeaux figurent du safran de Villafranca de los Caballeros, de l'huile d'olive de deux coopératives de Jaén, et des bananes cultivées sur l'île de La Palma.
Cette rencontre entre le Pape et le ministre Bolaños a été riche en échanges et en émotions. La coïncidence de leur date de naissance a apporté une touche d'humour et de camaraderie. Les discussions ont également mis en lumière des enjeux importants concernant l'Église en Espagne. Ces moments resteront gravés dans les mémoires de ceux qui y ont assisté.