Valentina Alazraki, décana des correspondants étrangers au Vatican, a une carrière impressionnante. Avec plus de 160 vols papaux et cinq papes à son actif, elle est une figure emblématique du journalisme vaticaniste. Depuis 1974, elle couvre les événements de la Santa Sede et témoigne d'une époque charnière pour l'Église catholique.
Arrivée à Rome très jeune, Valentina a vu évoluer le Vatican au fil des décennies. Elle se souvient du pape Paul VI et du contexte de son époque. Au fil des ans, elle a observé de près les changements majeurs, en particulier sous le pontificat de François, qui fait face à des défis de santé récents.
Pour Alazraki, la période actuelle est cruciale. Elle explique que, malgré les difficultés de François, elle ne perçoit pas la fin de son pontificat. Elle évoque les souvenirs marquants de Jean-Paul II, qui a brisé le tabou autour de la santé des papes, en révélant publiquement sa maladie.
La question de la santé des papes reste délicate. Alazraki souligne que le Vatican a longtemps eu du mal à admettre que le Pontife est un être humain. Elle rappelle que la communication autour de la santé de Jean-Paul II était souvent floue, notamment concernant son parkinson, que le Vatican n’a jamais reconnu officiellement.
Cette situation a conduit à des tensions internes, notamment entre le porte-parole et la Secrétairerie d'État. Alazraki constate que la distance entre l'institution et l'humain s'est réduite, surtout avec François, qui a fait preuve d'une plus grande transparence dans ses bulletins de santé.
La possibilité d'une renonciation de François est souvent évoquée, mais Alazraki rappelle que tant Jean-Paul II que François ont toujours affirmé que le pape gouverne avec la tête et non avec les genoux. Elle note que chaque pape a sa propre manière de diriger, influencée par son histoire personnelle.
François se distingue par son pragmatisme, tout en évitant que la renonciation devienne une mode. Son état de santé déterminera ses prochaines décisions, notamment après son séjour à l'hôpital.
Le parcours de Valentina Alazraki est également marqué par sa relation avec le Mexique. Elle a été témoin de l'élection de Jean-Paul II et de ses visites apostoliques. Son premier voyage au Mexique a établi un lien fort entre le pape et le pays, un lien qu'elle a cultivé au fil des ans.
Sa passion pour le journalisme vaticaniste reste intacte. Elle estime que la nécessité de journalistes qualifiés est plus importante que jamais, face à la désinformation et aux fausses nouvelles qui circulent sur les réseaux sociaux.
Valentina Alazraki, avec son expérience unique, continue de jouer un rôle crucial dans la couverture des événements vaticans. Son engagement à humaniser chaque pape qu'elle a rencontré témoigne de sa passion pour son métier. Dans un monde où l'information est souvent déformée, son rôle de vaticaniste est plus pertinent que jamais.