La semaine dernière, un avion de transport C-17 de la Force Aérienne des États-Unis a atterri à la base de la Royal Air Force (RAF) de Lakenheath, dans l'Est de l'Angleterre. Ce vol était prévu pour être détecté par les passionnés d'aéronautique qui suivent les évolutions des avions militaires et civils sur Internet.
Le C-17 a maintenu son transpondeur actif durant tout le vol, permettant ainsi sa détection, contrairement aux B-2 qui ont bombardé l'Iran le 22 juillet. L'avion avait décollé de la base de Kirtland au Nouveau-Mexique, l'un des plus grands centres de stockage de bombes atomiques des États-Unis.
Après avoir déchargé sa cargaison à Lakenheath, il est retourné à Kirtland. Cette base britannique abrite 52 F-35A et autant de F-15E de l'Armée de l'Air américaine, tous capables de transporter des armes nucléaires.
Le fait que l'avion n'ait pas fait escale à Lakenheath a suscité des soupçons chez certains analystes. William Alberque, ancien directeur du Centre de Contrôle des Armes, a noté que cette mission ressemblait à des opérations de transport de bombes atomiques tactiques B-61 Modèle 12. Ces théories sont renforcées par les travaux de renforcement des hangars et d'autres installations en cours à Lakenheath et à la base de Marham.
Le Royaume-Uni prévoit d'y stationner 12 F-35A avec capacité nucléaire, également équipés de B-61 Modèle 12. Ces avions commenceront à arriver à partir de 2030, mais les événements récents suggèrent que les bombes pourraient déjà être présentes.
La présence de bombes B-61 à Lakenheath représente un renforcement considérable de la capacité nucléaire américaine en Europe. Avant ce déploiement, les États-Unis avaient des bombes atomiques dans six bases de cinq pays européens. Cela inclut des pays comme l'Italie, la Belgique, et l'Allemagne.
On estime qu'un C-17 peut transporter jusqu'à 20 de ces bombes, ce qui pourrait augmenter l'arsenal nucléaire américain en Europe de 20%. Ce renforcement intervient alors que les relations entre les pays européens de l'OTAN et Washington se sont apaisées, malgré une tension croissante entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
Le retour des bombes atomiques américaines au Royaume-Uni, après 17 ans d'absence, soulève des questions. La décision du Premier ministre britannique Keir Starmer d'acheter des F-35A et de les équiper d'armement nucléaire américain marque un tournant. Cela permettra aux forces armées britanniques d'avoir des armes atomiques lancées depuis des avions pour la première fois depuis 1998.
Cette décision renforce la dissuasion nucléaire du Royaume-Uni, qui repose sur les missiles balistiques Trident et les frappes aériennes tactiques de B-61. Cela rapproche également le Royaume-Uni de la doctrine nucléaire de l'OTAN, tout en renforçant sa dépendance envers les États-Unis.
En somme, les récentes évolutions concernant les bombes B-61 et le déploiement de C-17 soulignent un changement significatif dans la posture nucléaire américaine en Europe. La situation actuelle pourrait engendrer des tensions supplémentaires, tant sur le plan militaire que politique, notamment avec les protests prévues par des groupes pacifistes au Royaume-Uni.