Le leader de l'extrême droite française, Jordan Bardella, a appelé à un rassemblement au centre de Paris ce dimanche. Cette manifestation vise à protester contre une décision qui interdit à Marine Le Pen de se présenter à des élections publiques pendant cinq ans. Cette situation a créé une onde de choc dans le paysage politique français.
La tentative de Le Pen de devenir la prochaine présidente de la France en 2027 a subi un coup dur lundi. En effet, des juges ont déclaré qu'elle était impliquée dans un détournement de fonds européens s'élevant à 2,9 millions d'euros entre 2004 et 2016. Bien qu'elle puisse faire appel, cette interdiction prend effet immédiatement, laissant peu d'espoir pour sa candidature.
Bardella, président du parti Rassemblement National (RN), a exprimé que les Français devaient être "indignés" par cette décision. Il a annoncé que des mobilisations "démocratiques, pacifiques et calmes" auraient lieu, avec un premier événement prévu sur la Place Vauban, près de la Tour Eiffel.
Lors de la conférence de presse, Le Pen a déclaré qu'une "bombe nucléaire" avait été utilisée contre le RN pour empêcher le parti d'accéder au pouvoir. Elle a ajouté que le "système" avait déployé une "arme puissante" contre le RN, affirmant que cela se produisait parce qu'ils étaient sur le point de gagner les élections.
Elle a exhorté les partisans à transformer leur "indignation et leur douleur" en motivation pour persévérer. "Nous tiendrons jusqu'à la fin, jusqu'à la victoire", a-t-elle déclaré, renforçant la détermination de ses partisans.
Plus tôt dans la journée, Bardella a dénoncé la "tyrannie des juges", affirmant que tout était mis en œuvre pour les empêcher d'accéder au pouvoir. Il a également critiqué les insultes et menaces reçues par les juges depuis le verdict. Le Pen a qualifié ces menaces à l'encontre des magistrats d'"inacceptables".
Selon le journal Le Figaro, la juge présidente de l'affaire Le Pen, Bénédicte de Perthuis, a été placée sous protection suite à des menaces. Cette situation souligne la tension croissante autour de cette affaire judiciaire.
Le Pen se prépare à se présenter pour la présidence pour la quatrième fois et avait de bonnes chances de gagner. Cependant, elle semble réticente à passer le flambeau à Bardella, qui, à 29 ans, est perçu par certains comme manquant d'expérience. Malgré son inéligibilité, Le Pen a affirmé qu'elle ne se laisserait pas éliminer si facilement.
Bardella a évité de se prononcer sur son statut de "plan B" du RN. Toutefois, le porte-parole du RN, Laurent Jacobelli, a déclaré que bien que le parti se batte pour la candidature de Le Pen, Bardella est "l'alternative la plus légitime". Un sondage a révélé que 60 % des électeurs du RN soutiendraient Bardella en cas de candidature.
Le Pen a reçu le soutien de plusieurs personnalités de droite en Europe, y compris Viktor Orban et Donald Trump. Ce dernier a qualifié sa condamnation de "très gros problème". De plus, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a déclaré qu'aucun défenseur de la démocratie ne pouvait se réjouir d'un verdict qui "prive des millions de citoyens de représentation".
En plus de l'interdiction de se présenter, Le Pen a également écopé d'une amende de 100 000 euros et d'une peine de prison de quatre ans, dont deux avec sursis. Cette peine ne sera pas appliquée tant que le processus d'appel n'est pas épuisé, ce qui pourrait prendre plusieurs années.
La situation actuelle de Marine Le Pen et du RN soulève des questions cruciales sur la politique française et l'avenir du parti. Les mobilisations prévues à Paris ce week-end pourraient bien marquer un tournant dans la dynamique politique, alors que le RN cherche à capitaliser sur l'indignation de ses partisans face à cette décision judiciaire.