Michaël Jérémiasz, médaillé d’or paralympique de tennis fauteuil, appelle à la mobilisation. Le 10 février, il participera à une manifestation place de la République, organisée par le Collectif handicaps. Cette date est symbolique, marquant les 20 ans de la loi Handicap de 2005, pour rappeler à l’État ses promesses.
Pour les 54 associations présentes, cette loi a été détricotée et certaines mesures n’ont jamais été appliquées. Le Collectif handicaps a donc décidé d’agir. Selon Jérémiasz, il est crucial d'aller au-delà du plaidoyer institutionnel. Actuellement, 80 000 enfants ne sont pas scolarisés en milieu ordinaire, et l’accès au logement reste un véritable parcours du combattant.
La loi de 2005 avait suscité de nombreux espoirs, mais aujourd'hui, les 12 millions de Français atteints de handicap ne peuvent plus tolérer l’inaction des pouvoirs publics. Jérémiasz souligne que l’État-providence est en déclin. Les gouvernements, peu importe leur orientation politique, ont négligé ce sujet crucial.
Il insiste sur la responsabilité des associations face à cette situation. Bien qu'une manifestation soit un premier pas, il promet des mobilisations de plus en plus dures si les choses ne changent pas rapidement.
Le rendez-vous est fixé à 17h30, avec des prises de parole dès 18 heures. Des personnalités telles que Philippe Croizon et Artus seront présentes. Jérémiasz annonce également une surprise artistique à la fin de la manifestation, ajoutant une dimension festive à cet événement.
Pour lui, le handicap est une question qui concerne l’ensemble de la population. Il affirme que l’accessibilité est un problème universel, touchant aussi bien les personnes âgées que les parents avec des poussettes. Il est essentiel de normaliser la présence de personnes en fauteuil roulant dans les espaces publics.
Michaël Jérémiasz estime que c’est le moment idéal pour manifester, surtout après les Jeux paralympiques de Paris. Il met en garde : sans récurrence dans les décisions politiques, l’effet des mobilisations s’estompe. Des films comme "Le huitième jour" ou "Intouchables" ont eu un impact, mais sans effets durables.
Il invite chacun à se joindre à la manifestation, même ceux qui ne sont pas directement concernés par le handicap. Il espère attirer au moins 1 % des 40 millions de spectateurs des Jeux paralympiques pour soutenir un projet social.
La mobilisation du 10 février représente une opportunité pour faire entendre la voix des personnes en situation de handicap. Avec des personnalités engagées et une volonté collective, cet événement pourrait marquer un tournant dans la lutte pour les droits des personnes handicapées en France.