Le procureur a demandé la relaxe pour les prévenus accusés de « mise en danger de la vie » des forces de l’ordre. Cette affaire concerne sept militants qui ont été délogés par la police de la statue sur la place de la République à Paris. Ils avaient grimpé sur cette statue lors d'une manifestation en soutien à la Palestine, organisée mi-juin.
Deux femmes et cinq hommes, âgés de 26 à 53 ans, ont comparu devant le tribunal judiciaire de Paris. Ils faisaient face à des accusations de « mise en danger de la vie d’autrui », de « rébellion » et de refus de donner leurs empreintes digitales. L'un d'eux est également poursuivi pour avoir refusé de déverrouiller son téléphone.
Le procureur a demandé de relaxer les prévenus concernant l'accusation de mise en danger, estimant que l'intervention des policiers, bien que « périlleuse », était dans le cadre de leurs missions. Cependant, il a requis des condamnations pour trois d'entre eux pour « rébellion », notant que certains auraient tenté de mordre ou de frapper les agents.
Le 14 juin, lors d'une manifestation pro-palestinienne, les militants ont grimpé sur la statue pour habiller Marianne d'une chasuble aux couleurs du drapeau palestinien, avec l'inscription « Free Gaza ». Après cette action, les policiers ont tenté de les faire descendre, mais les militants auraient repoussé l'échelle.
En fin de journée, les policiers ont utilisé la nacelle d'un camion de pompiers pour déloger les militants, qui étaient assis en rond et attachés les uns aux autres. Cette intervention a suscité des débats sur la légitimité de l'action des forces de l'ordre.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre l'un des prévenus suspendu dans le vide, retenu par un policier en rappel. Charlotte C., 26 ans, a décrit son action comme « anodine » et a nié avoir mis en danger la vie des policiers. Elle a également mentionné avoir subi des blessures lors de son interpellation.
Me Alexis Baudelin, l'un des avocats de la défense, a dénoncé une logique de politique pénale visant à réprimer ces manifestations. Il a affirmé que les prévenus ne sont pas jugés pour leurs opinions, mais pour avoir violé la loi pénale qui s'applique à tous.
La décision du tribunal sera rendue le 10 septembre. Cette affaire soulève des questions sur la répression des manifestations et sur le traitement des militants par les forces de l'ordre. Les réactions des prévenus et de leurs avocats illustrent la complexité de cette situation.