Lors d'une intervention sur France Inter et France Télévisions, Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, a exprimé son inquiétude concernant la relation entre la France et l’Algérie. Il a souligné que cette relation reste « totalement gelée » suite à l’expulsion brutale de douze fonctionnaires français par Alger.
Cette situation a conduit à des mesures de représailles similaires de la part de Paris. Barrot a déploré cette escalade, indiquant qu'il est crucial de rétablir le dialogue entre les deux nations.
Cette semaine, plusieurs élus français, dont des députés et sénateurs, se sont rendus en Algérie. Ils ont commémoré la répression sanglante des manifestations indépendantistes du 8 mai 1945. Barrot a affirmé que « ces massacres de Sétif méritent d’être commémorés » et a mentionné qu'une gerbe avait été déposée par l’ambassade de France à cette occasion.
Il a également souligné que cette démarche s’inscrit dans une logique de mémoire et de vérité, dans laquelle la France est engagée depuis 2017. Cependant, il a rappelé que malgré ces efforts, la relation reste bloquée.
Stéphane Romatet, l’ambassadeur de France à Alger, a été rappelé à Paris à la demande d’Emmanuel Macron. Actuellement, il est « pour consultations » et aucune date de retour en Algérie n’a été fixée. Cette incertitude ajoute une couche de tension supplémentaire aux relations bilatérales.
Barrot a exprimé que l’expulsion des agents français est une décision brutale qui a eu des conséquences profondes sur les familles concernées. Il a insisté sur le fait que ce n’est pas seulement une question administrative, mais qu’il s’agit de vies humaines.
Interrogé sur les mesures possibles à l'encontre d'Alger, Barrot a évoqué des sanctions déjà mises en place en début d'année. Ces mesures visaient à restreindre l'accès à la circulation des dignitaires algériens en France, ce qui a été « vivement ressenti » par les concernés.
Il a précisé qu'il n'exclut pas de prendre de nouvelles sanctions à l'avenir. Toutefois, il a choisi de ne pas dévoiler le moment ou la nature de ces actions, affirmant que « ainsi fonctionne la diplomatie ».
En résumé, la relation entre la France et l’Algérie est marquée par des tensions persistantes et des actions réciproques. Jean-Noël Barrot a clairement indiqué que malgré les efforts de commémoration, la situation reste critique. La diplomatie devra jouer un rôle crucial pour rétablir le dialogue et apaiser les relations entre ces deux pays.