"Paro Armado" du ELN contre l'intervention de Trump en Amérique Latine

Contexte de la situation en Colombie

Depuis ce dimanche, l'ELN a rejoint les manifestations contre la présence américaine dans les Caraïbes. Cette mobilisation fait suite aux avertissements de la Maison Blanche concernant une intervention militaire en Colombie. En réponse, le groupe armé a décrété un "paro armado" de 72 heures, interdisant la circulation sur les routes et l'accès aux commerces.

Le communiqué de l'ELN, qui opère dans plus de 200 municipalités et compte environ six mille membres, justifie cette mesure par le "plan néocolonial de Trump". Malgré la réaction du ministre de la Défense, Pedro Sánchez, qui a mobilisé toutes les forces, certaines entreprises ont choisi de respecter l'ordre de l'ELN, surtout dans des zones où le groupe est puissant.

Impact sur les transports et l'économie locale

Les entreprises de transport dans la région du Catatumbo, une zone frontalière avec le Venezuela, ont suspendu leurs services. Cela vise à protéger la sécurité de leur personnel et des usagers. Dans cette région, le narcotrafic représente la principale source de revenus, ce qui complique davantage la situation.

Les producteurs de coca, confrontés à des difficultés de vente, subissent les conséquences du blocus naval imposé par Donald Trump. Le commandant Andrey Avendaño, du Front 33 des Farc-Ep, a évoqué une situation complexe, où la base de coca est stockée sans acheteurs, ce qui accentue la crise économique.

Conflit entre l'ELN et les Farc

Depuis le 16 janvier, une guerre intense oppose l'ELN aux Farc dans le Catatumbo. Le commandant Avendaño a déclaré que les Farc subissent des pertes, mais ils continuent de recruter de nouveaux membres. Il prédit que "la guerre continuera encore longtemps", malgré les difficultés rencontrées.

Les premiers assauts de l'ELN ont entraîné le déplacement de près de cinquante mille habitants, marquant l'un des plus grands déplacements de population en Colombie. Ce conflit a également causé la mort de nombreux civils, exacerbant la crise humanitaire dans la région.

Stratégies de survie et extorsions

Face à la pression, l'ELN intensifie ses activités d'extorsion et de kidnapping, qui leur rapportent des fonds essentiels. Un fonctionnaire a déclaré que se déplacer sans l'autorisation de l'ELN représente un risque majeur. La peur des représailles est omniprésente parmi les habitants.

Les réunions organisées par l'ELN incluent des menaces contre ceux qui communiquent avec les Farc. Cette situation crée un climat de tension, où les familles se retrouvent divisées entre les deux factions. Les habitants aspirent à la paix, mais la réalité est bien plus complexe.

Perspectives d'avenir

Dans un contexte aussi incertain, certains espèrent que Trump puisse affaiblir le régime de Maduro, ce qui pourrait diminuer le soutien à l'ELN. Cependant, sans un changement significatif en Colombie ou au Venezuela, "la guerre continuera encore longtemps".

Les enjeux géopolitiques et les luttes internes rendent la situation encore plus délicate. Les habitants du Catatumbo vivent dans l'attente d'une paix qui semble lointaine, confrontés à des défis quotidiens qui ne cessent de croître.