Ce dimanche après-midi, Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française, a rencontré le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger. Cet entretien marque un premier pas vers la sortie de crise entre la France et l'Algérie, qui a perduré pendant huit mois.
Arrivé en milieu de matinée, Barrot a d'abord eu une réunion de 1h45 avec son homologue, Ahmed Attaf. Les discussions ont été décrites comme « approfondies, franches et constructives », visant à aborder les sujets les plus délicats des relations bilatérales.
Le principal objectif de cette visite était de concrétiser le réchauffement des relations entre les deux pays. Les échanges ont porté sur des sujets régionaux et migratoires, conformément aux discussions précédentes entre les présidents Macron et Tebboune.
À l'issue de la réunion avec Tebboune, Barrot a annoncé une nouvelle phase dans la relation entre les deux nations. Il a exprimé le souhait de « tourner la page » des tensions récentes, soulignant l'importance de reconstruire un partenariat serein.
La crise entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale a débuté à l'été 2024. Emmanuel Macron a soutenu un plan d'autonomie pour le Sahara occidental, ce qui a entraîné le retrait immédiat de l'ambassadeur algérien à Paris.
Les tensions ont encore augmenté avec l'arrestation de l'écrivain Boualem Sansal pour des déclarations controversées. Début 2025, Paris a demandé l'expulsion d'influenceurs algériens, exacerbant ainsi la situation entre les deux pays.
Depuis l'appel téléphonique entre Macron et Tebboune, une volonté de retrouver une relation apaisée a émergé. La visite de Barrot a été planifiée pour établir un programme de travail ambitieux et un calendrier de mise en œuvre.
La presse algérienne a noté que ce déplacement montre que « les relations reprennent leur cours normal », malgré les tensions passées. Cela souligne l'importance d'une coopération renforcée entre les deux pays.
Pour Paris, la coopération dans la lutte antiterroriste au Sahel est une priorité. L'Algérie, limitrophe du Mali et du Niger, joue un rôle clé dans cette lutte. De plus, la question du retour des djihadistes de Syrie est également cruciale.
Une autre préoccupation pour la France est d'appliquer strictement l'accord bilatéral de 1994. Cet accord concerne l'acceptation par l'Algérie de ses ressortissants expulsés, un sujet qui reste sensible entre les deux pays.
La rencontre entre Jean-Noël Barrot et Abdelmadjid Tebboune représente un tournant potentiel dans les relations franco-algériennes. En exprimant une volonté commune de rétablir un partenariat d'égal à égal, les deux pays semblent prêts à avancer vers une nouvelle ère de coopération.