Deux anciens membres du Parti conservateur uni (UCP), Peter Guthrie et Scott Sinclair, cherchent à relancer le Parti conservateur progressiste (PC) en Alberta. Expulsés du caucus de Danielle Smith, ils souhaitent redonner vie à cette formation politique emblématique qui a dominé la province pendant plus de quatre décennies.
Guthrie et Sinclair souhaitent réenregistrer l'Association conservatrice progressiste de l'Alberta, qui a gouverné de 1971 à 2015. Ce projet survient après la fusion avec le Parti Wildrose, qui a donné naissance à l'UCP. Ils se positionnent comme une alternative politique entre l'UCP et le NPD, visant à rassembler ceux qui se sentent politiquement orphelins.
Sinclair a déclaré qu'ils croyaient fermement que le rétablissement du PC pourrait raviver l'intérêt d'une partie de la population. Il aspire à une voix plus équilibrée, capable de répondre aux préoccupations d'un plus large éventail d'Albertains. "Nous voulons une vision qui prenne en compte les besoins de tous", a-t-il affirmé.
Pour formaliser l'enregistrement du PC, Guthrie et Sinclair doivent collecter au moins 8 819 signatures d'ici novembre. Cela représente 0,3 % de la population électorale de la province. Ils espèrent être prêts à lancer les nouveaux conservateurs progressistes à l'automne.
Guthrie, ancien ministre des infrastructures, a quitté le cabinet en février en raison d'inquiétudes concernant les pratiques de passation de marchés à Alberta Health Services. En avril, ses appels à une enquête publique ont conduit à son expulsion du caucus.
Scott Sinclair, représentant du Lesser Slave Lake, a également été expulsé du caucus en mars après avoir critiqué le budget provincial. Il a accusé le gouvernement de privilégier les dépenses à Edmonton et Calgary, au détriment des régions rurales. Depuis, il a exprimé des critiques acerbes envers son ancien parti et la première ministre.
Lors d'une apparition dans l'émission Real Talk, Sinclair a comparé Danielle Smith à une version miniature de Donald Trump, soulignant les controverses qui entourent son gouvernement. Cette dynamique pourrait potentiellement bouleverser le paysage politique de l'Alberta, qui a récemment évolué vers un système à deux partis.
Depuis les deux dernières élections, seuls l'UCP et le NPD ont remporté des sièges. Ensemble, ces partis ont capturé 96,6 % des voix lors des élections de 2023. Ce contexte laisse peu de place aux petits partis, y compris le Parti de l'Alberta et d'autres utilisant la marque Wildrose.
Le retour du Parti conservateur progressiste pourrait ainsi représenter une réponse à ce déséquilibre, offrant une nouvelle option politique aux électeurs albertains. Cette initiative pourrait également inciter à un débat plus large sur l'orientation future de la province.
La tentative de Guthrie et Sinclair de relancer le Parti conservateur progressiste en Alberta soulève des questions cruciales sur l'avenir de la politique provinciale. Alors que la province semble se diriger vers un système à deux partis, cette initiative pourrait offrir une alternative significative pour ceux qui cherchent une voix différente. Le succès de ce projet dépendra de leur capacité à mobiliser le soutien populaire et à rassembler les électeurs autour d'une nouvelle vision.