
Le vendredi après-midi, Hakeem Jeffries, le leader de la minorité démocrate de la Chambre des représentants des États-Unis, a officiellement apporté son soutien à Zohran Mamdani, membre de son parti, avant les élections pour la mairie de New York. Cet appui aurait dû être une simple formalité, mais la situation politique actuelle est loin d'être normale.
Mamdani, né en Ouganda et fils d'immigrants, est un inconnu aux États-Unis jusqu'à récemment. Il est le premier candidat musulman et le deuxième socialiste de l'histoire de la ville. Selon les sondages, il a une avance significative de 11 à 25 points sur ses rivaux, notamment Curtis Sliwa et Andrew Cuomo.
Son discours, axé sur le coût de la vie, propose de taxer les plus riches et de rendre les transports en commun gratuits. Cela a fait de lui une cible pour Donald Trump, qui le qualifie de "communiste dangereux". Mamdani est également victime de campagnes xénophobes, avec des appels à sa déportation.
Malgré ses succès, le Parti démocrate a largement gardé le silence. Peu de soutiens notables se sont manifestés, et des critiques à l'égard de sa candidature ont émergé. Jeffries a déclaré qu'il avait des "désaccords de principes" avec Mamdani, tout en reconnaissant qu'il avait gagné des primaires "libres et justes".
Ce soutien timide contraste avec l'enthousiasme de figures comme Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, qui soutiennent activement Mamdani. Ils représentent la gauche du parti, plaidant pour une direction plus progressiste face à l'influence de Trump.
Les démocrates évitent l'étiquette de "socialisme", craignant qu'elle ne les éloigne des électeurs. Historiquement, leur discours économique a favorisé un gouvernement plus petit et moins interventionniste. Ils croient que les électeurs préfèrent un candidat "modéré" à un social-démocrate.
Cette stratégie pourrait cependant être remise en question. Les voix s'élèvent pour soutenir une approche plus radicale, avec des politiques redistributrices. Les partisans de Mamdani soutiennent que le problème n'est pas l'intervention de l'État, mais la manière dont elle est présentée.
Zohran Mamdani incarne un changement potentiel pour le parti démocrate, mais il fait face à des défis financiers et politiques. Son charisme et son absence de scandales passés lui donnent des chances de devenir un poids lourd au sein du parti. Cependant, sans soutien financier, ses propositions pourraient rester lettre morte, laissant les démocrates dans une position délicate alors qu'ils se préparent pour les prochaines élections.