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Le pays où la gauche (et non l'extrême droite) a instauré des lois d'immigration strictes

Publié le : 5 juin 2025

Le Danemark est souvent perçu comme un pays libéral et accueillant, notamment à travers l'image de sa capitale, Copenhague. Cependant, en matière de migration, le pays a pris une direction radicalement différente, devenant un pionnier des politiques restrictives en Europe. Cette évolution soulève des questions sur les motivations politiques derrière ces changements.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l'immigration au Danemark a connu une croissance rapide. Selon le Migration Policy Institute, le nombre de résidents danois d'origine immigrée a été multiplié par cinq depuis 1985. Cette dynamique s'est intensifiée lors de la crise migratoire de 2015, où plus d'un million de migrants ont afflué vers l'Europe, attirant l'attention sur le Danemark pour ses mesures strictes.

Des slogans tels que "Danskerne Først" (Danemark d'abord) ont trouvé un écho favorable auprès de l'électorat. Le pays a été critiqué pour avoir permis la confiscation des biens des demandeurs d'asile, une mesure justifiée par le gouvernement pour financer leur séjour. Cette approche a marqué un tournant dans la perception internationale du Danemark.

Les autorités danoises ont envisagé de détenir des migrants sur une île dédiée, et en 2021, une loi a été adoptée pour traiter les demandes d'asile à l'étranger, notamment dans des pays partenaires comme Rwanda. Ces mesures ont été critiquées pour leur sévérité et leur impact sur les droits des réfugiés, transformant le séjour des réfugiés en une expérience temporaire.

Les critiques soulignent que ces politiques visent à créer un environnement hostile pour les migrants. Des publicités ont même été diffusées dans des journaux libanais pour dissuader les migrants potentiels de venir au Danemark. Cela reflète une volonté claire de réduire les incitations à l'immigration.

Face à la montée du Danish People's Party, le Parti social-démocrate, sous la direction de Mette Frederiksen, a opéré un virage vers des politiques plus strictes en matière d'immigration. Frederiksen a justifié ces changements en arguant que des niveaux d'immigration élevés menaçaient la cohésion sociale et le système de welfare.

Cette stratégie a permis au Parti social-démocrate de regagner des voix, mais elle a également suscité des critiques sur la sincérité de cette orientation. Les lois adoptées ont été perçues par certains comme une tentative cynique de rester au pouvoir, tout en se distanciant de l'image d'accueil que le Danemark avait autrefois.

À l'opposé, l'Espagne, sous le gouvernement de Pedro Sanchez, adopte une approche très différente. Le Premier ministre espagnol souhaite légaliser près d'un million de migrants travaillant déjà en Espagne. Cette stratégie vise à soutenir la croissance économique et à répondre aux besoins d'une population vieillissante.

Malgré des critiques sur l'intégration des migrants, l'Espagne cherche à établir un dialogue national impliquant des ONG et des entreprises privées pour équilibrer les besoins du marché du travail et les services publics. Ce modèle contraste fortement avec les politiques strictes du Danemark.

Les politiques migratoires du Danemark, bien que jugées efficaces en termes de réduction des demandes d'asile, soulèvent des questions éthiques et humanitaires. Alors que le pays se positionne comme un leader des politiques restrictives en Europe, d'autres nations comme l'Espagne explorent des voies plus inclusives. La balance entre les besoins économiques, les préoccupations des électeurs et les valeurs humanitaires reste un défi majeur pour tous les gouvernements européens.

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