La France et l'Algérie traversent une crise diplomatique marquée par des tensions croissantes. Des Algériens, rencontrés par l'AFP, expriment leur inquiétude face à une surenchère continue de la part de la France. Ils craignent que cela n'affecte les liens familiaux qui unissent les deux pays.
Ahmed, un ancien cadre de l’Éducation nationale, souligne que les tensions entre les deux nations sont « au bord d’une rupture ». Il attribue cette situation à des déclarations hostiles de ministres français envers l’Algérie, exacerbant ainsi les relations déjà tendues.
La dernière escalade a été déclenchée par un changement de position de la France concernant le Sahara occidental. En juillet, le président Emmanuel Macron a soutenu un plan d’autonomie pour ce territoire, rompant avec une position plus neutre. Ce revirement a provoqué la colère d'Alger, qui a réagi en retirant son ambassadeur à Paris.
De plus, l'emprisonnement de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à Alger a aggravé les tensions. Ses déclarations en France, jugées injurieuses pour l'intégrité algérienne, ont ajouté une couche de complexité à la situation déjà délicate.
Les autorités algériennes, tout en adoptant une attitude mesurée, mettent en avant leur volonté d'apaisement. Ahmed, un septuagénaire, évoque l'attitude des ministres français, qui se sont illustrés par des escalades verbales hostiles. Il souligne que l’Algérie a choisi de jouer la carte de l’apaisement.
Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, critique également les autorités françaises pour leur gestion des relations. Il dénonce une algérophobie élevée au rang de raison d'État, affirmant que la France a réduit les échanges à la question des obligations de quitter le territoire (OQTF).
Pour les Algériens vivant en France, la situation est préoccupante. Abderrahmane, un marchand de fruits et légumes, exprime son soutien à son pays, même au prix de ne plus pouvoir voyager en France. Il déclare : « Ils veulent nous humilier, mais nous ne nous laisserons pas faire ».
Rachid, dont le fils réside en France, craint que les liens familiaux ne soient affectés. Il souligne que si l'accès aux visas est restreint, son fils pourrait être contraint de revenir en Algérie, ce qui complique encore davantage la situation.
La crise diplomatique entre la France et l'Algérie est un sujet de préoccupation croissante. Les tensions persistantes, alimentées par des déclarations hostiles et des décisions politiques, pourraient avoir des répercussions durables sur les relations entre les deux pays. Les citoyens des deux côtés de la Méditerranée ressentent déjà les effets de cette situation complexe.