Le divorce est illégal pour les citoyens philippins, faisant des Philippines l'un des deux derniers pays avec le Vatican où cette pratique est prohibée. La seule option légale est une procédure d'annulation, mais celle-ci est coûteuse et peu efficace, avec un faible taux de réussite. Malgré le soutien populaire, les changements de lois n'ont jamais passé le Parlement.
Avelina Anuran, une femme de 50 ans, a été victime de violences conjugales et a été abandonnée par son mari. Malgré ses blessures documentées, elle ne peut pas annuler son mariage, car les raisons qu'elle avance ne sont pas considérées comme valables par la loi. Elle exprime son désespoir face à une situation qui la maintient liée à un homme qui ne s'est jamais occupé d'elle ni de leurs enfants.
Avec un revenu de 10 000 pesos par mois, soit environ 165 euros, Avelina ne peut pas se permettre les frais d'annulation qui peuvent atteindre près de 10 000 euros. Elle souhaite simplement une séparation formelle pour retrouver sa liberté et son identité, mais se heurte à un système qui ne lui permet pas d'avancer.
Le débat autour du divorce est alimenté par des cas de violences conjugales et d'abandon. Les partisans de la légalisation, comme la députée Arlene Brosas, continuent de se battre pour faire avancer la loi, malgré les obstacles politiques. Le décès d'Edcel Lagman, un fervent défenseur de cette cause, a été un coup dur pour le mouvement.
Les partisans estiment que le divorce pourrait apporter une solution à de nombreux problèmes sociaux, en permettant aux victimes de retrouver leur dignité. La loi proposée inclut également des aides pour les personnes à faibles revenus, mais son avenir reste incertain sans l'approbation du Sénat.
Le président Ferdinand Marcos Jr. a exprimé son soutien à la légalisation du divorce, mais il fait face à une forte opposition de la part de l'Église catholique et de certains sénateurs. Ces derniers craignent des dissensions au sein de la société et préfèrent étendre les procédures d'annulation existantes plutôt que d'introduire le divorce.
Les arguments des opposants soulignent que le divorce pourrait déstabiliser la structure familiale et augmenter les cas de violences domestiques. Cependant, d'autres experts affirment que la véritable cause des problèmes familiaux réside dans la maltraitance et l'infidélité, et non dans la possibilité de divorce.
La situation actuelle des lois sur le divorce aux Philippines soulève des questions profondes sur les droits des femmes et la justice sociale. Alors que de nombreuses voix s'élèvent pour demander une réforme, le chemin vers la légalisation du divorce semble encore long et semé d'embûches. Les femmes comme Avelina continuent de souffrir dans le silence, attendant une réforme qui pourrait leur redonner espoir et dignité.