Au lac du Der, la situation devient critique. En moyenne, près de 400 tonnes de poissons sont consommées chaque année par les cormorans. Ce phénomène a suscité des réactions, notamment celle du député de la Marne, Charles de Courson, qui plaide pour une régulation de cette espèce. Son soutien s'inscrit dans une dynamique locale en faveur de l'arrêté ministériel du 24 février 2025.
Ce dernier permettrait des tirs de cormorans dans certaines zones, où leur présence impacte gravement les populations de poissons. Sébastien Mirgodin, président du Syndicat mixte d’aménagement touristique du lac, indique que des discussions sont en cours pour examiner cette option.
La population de cormorans au lac est estimée à environ 1 000 spécimens, mais peut atteindre jusqu'à 10 000 lors des migrations. Cette surpopulation entraîne une pression énorme sur les ressources halieutiques. En effet, parmi les 650 tonnes de poissons présentes, le cormoran en consomme près de 400 tonnes chaque année.
Les pêcheurs, conscients de la gravité de la situation, ont essayé diverses méthodes pour éloigner ces oiseaux. Cependant, seule l’expérimentation de cages refuges semble porter ses fruits. Elie Ribout, président de l’UFAPPMA, souligne l'importance de créer des cachettes pour protéger les jeunes poissons.
Une étude récente de l'UFAPPMA propose d'installer des systèmes de protection, y compris des récifs naturels. Ces abris, bien que coûteux (environ 650 000 euros), pourraient contribuer à la survie des poissons face aux cormorans. Sébastien Mirgodin résume la situation : il faut choisir entre la régulation des cormorans ou la mise en place de ces habitats.
Le débat autour de ces solutions est crucial. Les cormorans, bien que protégés, représentent un défi pour la biodiversité aquatique. La mise en place de mesures de protection doit être réfléchie et adaptée aux réalités du lac.
Du côté de la LPO, les perspectives de tirs dérogatoires semblent compromises. Étienne Clément, président de la LPO Champagne-Ardenne, rappelle que le lac du Der est une réserve de chasse et de faune sauvage. Selon lui, ces tirs seraient incompatibles avec les objectifs de protection des oiseaux migrateurs.
Il souligne également que les études montrent que les tirs n'ont pas d'impact significatif sur la population de cormorans. Les oiseaux sont rapidement remplacés, rendant ces mesures inefficaces. La préservation de cet écosystème délicat est donc primordiale.
La situation au lac du Der illustre un conflit complexe entre la faune sauvage et les intérêts humains. Les discussions autour de la régulation des cormorans sont essentielles pour trouver un équilibre. Les décisions prises dans les mois à venir auront un impact significatif sur l'avenir des poissons et la biodiversité de cette région. La préservation de cet écosystème doit rester une priorité.