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Peine d’inéligibilité : Pourquoi cette drôle de QPC intéresse-t-elle Marine Le Pen ?

Publié le : 18 mars 2025

Affaire Marine Le Pen : enjeux judiciaires

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), fait face à des accusations graves. Elle risque jusqu'à cinq ans de prison, dont deux ferme, ainsi qu'une peine de cinq ans d'inéligibilité. Ces accusations proviennent des emplois présumés fictifs au Parlement européen, une affaire qui soulève des questions politiques et juridiques importantes.

Contexte juridique et constitutionnel

Ce mardi matin, Richard Ferrand, président du Conseil constitutionnel, a examiné une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Cette question, portée par Rachadi Saindou, un élu de Dembéni à Mayotte, concerne des dispositions du code électoral. Saindou conteste sa démission d’office après sa condamnation à deux ans de prison.

Le préfet a déclaré Saindou démissionnaire, une décision qu'il conteste devant le Conseil constitutionnel. Les articles L230 et L236 du code électoral stipulent que tout conseiller municipal en cas d'inéligibilité est immédiatement démissionnaire. Cette situation rappelle l'affaire de Marine Le Pen, où le parquet a requis une peine similaire.

Impact sur Marine Le Pen

Les avocats de Marine Le Pen observent attentivement l'évolution de l'affaire Saindou. Cependant, Me Victor Margerin, l'un de ses avocats, affirme que la décision du Conseil constitutionnel n'affectera pas directement l'affaire de Le Pen. La jurisprudence actuelle stipule que la peine d'inéligibilité ne peut entraîner la déchéance de mandat tant qu'il n'y a pas de condamnation définitive.

La question demeure : le Conseil constitutionnel harmonisera-t-il sa jurisprudence avec celle du Conseil d'État ? Les avocats de la défense plaident que les articles du code électoral portent atteinte au droit d'éligibilité. Ils soulignent que la réputation de leur client est en jeu.

Réactions et implications politiques

Lors de l'audience, Me Élodie Le Prado a exprimé des préoccupations sur l'impact des décisions judiciaires sur la carrière politique des élus. Elle a ironisé sur le fait que les juges peuvent « signer la mort politique d’un élu ». Les avocats soulignent l'inégalité de traitement entre élus locaux et parlementaires.

Les questions soulevées par cette affaire pourraient avoir des répercussions sur d'autres élus, comme Louis Aliot, maire de Perpignan. Le parquet a requis une peine d'inéligibilité contre lui, ce qui renforce les tensions autour de la justice et de la politique en France.

Conclusion sur l'affaire judiciaire

Le Conseil constitutionnel rendra sa décision le 28 mars, suivie du jugement sur l'affaire des emplois présumés fictifs. Cette situation met en lumière les défis auxquels font face les élus et les implications de la justice sur la politique. Les décisions à venir pourraient redéfinir les contours de l'éligibilité en France.

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