La neutralité de la Suisse, comme par le passé, est redevenue un terrain privilégié pour des négociations commerciales cruciales. Ces discussions impliquent les deux plus grandes économies du monde, les États-Unis et la Chine. Sous l'ombre de la guerre commerciale initiée par le président Donald Trump, un premier contact direct a eu lieu ce samedi à Genève.
Cette rencontre représente le premier face-à-face entre hauts fonctionnaires dans une ville qui abrite l'Organisation Mondiale du Commerce. En 1947, 23 pays y ont signé l'Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce, qui a régulé les principales négociations mondiales pendant près d'un demi-siècle.
La réunion à Genève est un signe fort que ces superpuissances sont prêtes à réduire les tensions tarifaires. Ces discussions surviennent quelques jours après que l'administration Trump ait conclu un premier accord commercial avec le Royaume-Uni, offrant un espoir à d'autres pays en quête d'accords similaires.
Autour de la table de négociation, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, et le représentant commercial, Jamieson Greer, étaient présents. Du côté chinois, le vice-premier ministre He Lifeng, principal responsable économique, a représenté son pays. Les deux parties ont fourni des versions contradictoires sur l'initiateur de cette rencontre.
Un porte-parole du gouvernement chinois a affirmé que la volonté de dialogue de la Chine, à la demande des États-Unis, démontre un approche responsable. Cependant, les déclarations de Trump suggèrent une autre dynamique, affirmant que Pékin cherche désespérément un accord.
Face à la situation, le ministère chinois du Commerce a réagi en affirmant que les États-Unis doivent annuler leurs tarifs unilatéraux. Pékin ne sacrifiera jamais ses principes pour parvenir à un accord. Cette position ferme est maintenue malgré les déclarations de Trump sur une possible baisse des tarifs.
Les derniers chiffres des exportations chinoises montrent une chute de plus de 20 % vers les États-Unis par rapport à l'année précédente. Un rapport de Citigroup indique également une réduction de plus de 36 % du nombre de navires à destination des États-Unis au cours des 15 derniers jours d'avril.
Bien que les exportations totales de Pékin aient augmenté de 8,1 %, les envois vers les pays voisins du Sud-Est asiatique ont compensé la baisse du commerce avec Washington. Les critiques de Trump sur les déficits commerciaux avec la Chine sont bien connues, et il a récemment insinué que les tarifs pourraient diminuer.
Trump a déclaré que les tarifs sont déjà à un niveau insoutenable, atteignant 145 %. Cette situation a conduit à des augmentations successives des tarifs, provoquant une escalade dans la guerre commerciale. Les tensions demeurent élevées, et les négociations à Genève pourraient être déterminantes.
Les négociations à Genève illustrent les défis persistants entre les États-Unis et la Chine. Alors que les deux pays cherchent à établir un dialogue, les tensions tarifaires et les positions fermes compliquent la situation. L'issue de ces discussions pourrait avoir des répercussions significatives sur l'économie mondiale.