La visite de Mark Rutte, le leader de l'OTAN, au Japon suscite des tensions avec la Chine. Cette rencontre de deux jours est perçue comme une infiltration croissante de l'OTAN dans la région Asie-Pacifique. Un éditorial du Global Times souligne que cette visite est un signe inquiétant pour Pékin.
En effet, c'est l'ancien premier ministre japonais Fumio Kishida qui a ouvert la voie à un rapprochement avec l'OTAN. Il a été le premier dirigeant nippon à assister à un sommet de l'OTAN en 2022, où la Chine a été qualifiée de défi systémique. Kishida, confronté à des scandales de corruption, a initié un plan de rearment historique, poursuivi par le leader actuel, Shigeru Ishiba.
La montée des tensions militaires en Chine inquiète le Japon. Rutte a exprimé ses préoccupations concernant l'accumulation d'armes par le régime chinois et les manœuvres militaires près de Taïwan. Il a appelé les pays alliés à travailler ensemble pour garantir des routes maritimes libres et ouvertes dans la région.
Les déclarations de Rutte soulignent que la Chine utilise le chaos mondial pour étendre son influence. Cela coïncide avec la visite imminente du président espagnol, Pedro Sánchez, à Pékin, pour renforcer les liens avec Xi Jinping. Rutte a également rappelé le soutien des États-Unis à une plus grande participation de l'OTAN en Asie-Pacifique.
Malgré les tentatives de rapprochement commercial, le Japon reste vigilant face au développement militaire de la Chine. Récemment, des médias nippons ont révélé que le Japon prépare son premier porte-avions depuis la Seconde Guerre mondiale et envisage de déployer des missiles de long portée sur l'île de Kyushu.
Ce déploiement est stratégique pour faire face à la pression militaire de Pékin et de Pyongyang. Rutte a également exprimé l'espoir que l'OTAN intensifie son soutien à Washington dans la projection de pouvoir collectif en Asie.
Les relations entre le Japon et la Chine sont marquées par des tensions autour des îles Senkaku, revendiquées par les deux pays. Ces îles, situées dans la mer de Chine orientale, sont au cœur d'un conflit territorial. Le Japon les a formellement revendiquées en 1895, mais la Chine les considère comme les îles Diaoyu.
Depuis les années 1990, la Chine a intensifié ses revendications sur ces îles, surtout après la découverte de réserves potentielles de pétrole et de gaz. Les autorités japonaises rapportent régulièrement des incursions de navires chinois dans leurs eaux, ce qui entraîne des confrontations avec la garde côtière japonaise.
La visite de Rutte au Japon illustre les tensions croissantes entre l'OTAN et la Chine. Les préoccupations militaires et le renforcement des alliances stratégiques sont au centre des discussions. Alors que le Japon cherche à renforcer sa sécurité face à la menace chinoise, les relations entre les deux pays demeurent tendues et complexes.