Le gouvernement a profité d'un nouveau record d'emploi atteint en juin pour mettre en avant la bonne santé du marché du travail, en particulier pour les jeunes. Cependant, la publication des données sur le travail et la sécurité sociale a révélé des statistiques préoccupantes concernant le chômage en Espagne, notamment parmi les jeunes.
En juin, le marché du travail a montré des signes de dynamisme, notamment grâce au secteur services. Le chômage a diminué de 48 920 personnes, atteignant un total de plus de 2,4 millions de chômeurs. Parallèlement, la sécurité sociale a enregistré 76 720 nouvelles affiliations, portant le nombre total de cotisants à plus de 21,86 millions, un nouveau record.
Malgré ces chiffres encourageants, Eurostat a classé l'Espagne comme le pays avec le plus haut taux de chômage en Europe, atteignant 10,8 %. En ce qui concerne le chômage des jeunes, la situation est encore plus préoccupante, avec un taux de 25,4 %, le plus élevé de l'UE.
Le taux de chômage élevé n'est qu'une partie du problème. La précarité du marché du travail touche particulièrement les jeunes, qui doivent souvent faire face à une intégration tardive. La taux d'emploi des 16 à 29 ans est de seulement 43,2 %, soit 15 points de moins qu'en 2007. Cela complique leur possibilité de bénéficier d'une carrière suffisamment longue pour garantir une pension décente.
Parallèlement, les réformes des pensions imposées par l'ancien ministre de la Sécurité sociale, José Luis Escrivá, obligent les jeunes à prolonger leur vie professionnelle pour espérer toucher une pension équivalente à leur dernier salaire. Ces changements sont alarmants pour l'avenir des jeunes travailleurs.
Un rapport de la Fondation BBVA et de l'Institut Valencien de Recherches Économiques (Ivie) souligne que les réformes des pensions entraîneront un report de l'âge de la retraite jusqu'à six ans d'ici 2065. Pour maintenir leur niveau de vie, les jeunes devront travailler plus longtemps. Les modifications proposées, comme l'augmentation de l'âge de la retraite à 67 ans avec moins de 38,5 ans de cotisations, sont préoccupantes.
Le rapport prévoit également que la taux de remplacement diminuera pour ceux qui n'atteindront pas un certain nombre d'années de cotisation. Par exemple, une carrière de 35 ans nécessitera un report de la retraite à 68 ans pour obtenir une pension équivalente à 90 % du dernier salaire.
Les jeunes font face à des salaires inférieurs à la moyenne, avec un écart de 34 %. De plus, 25,3 % d'entre eux travaillent à temps partiel et 34,4 % ont des contrats temporaires. Ces conditions rendent difficile l'accumulation d'une épargne suffisante pour la retraite.
Cette situation pourrait mener à une réduction des pensions futures, augmentant encore la précarité. Les jeunes devront donc redoubler d'efforts pour garantir leur avenir financier, ce qui est d'autant plus difficile dans un marché du travail instable.
Le panorama pour les jeunes en Espagne est préoccupant. Les réformes des pensions, combinées à un marché du travail difficile, créent un contexte incertain. Les jeunes devront travailler plus longtemps et faire face à des pensions réduites, à moins qu'ils ne puissent épargner suffisamment. La situation nécessite une attention urgente pour garantir un avenir meilleur aux futures générations.