Dans un récent sondage mené par le gouvernement de l'Alberta, près des deux tiers des répondants ont exprimé leur opposition à l'idée de remplacer le Régime de pensions du Canada par un régime provincial. Cette révélation survient après une lutte de près de deux ans pour la publication des résultats. Les données, obtenues par le Edmonton Journal, montrent que 63 % des participants étaient contre un régime albertain, tandis que seulement 10 % étaient en faveur.
Le gouvernement a finalement publié les résultats après l'intervention du commissaire à la vie privée. Ce dernier a permis l'accès aux données, qui avaient été précédemment censurées ou refusées. Les réponses incomplètes ou avec des suggestions alternatives constituaient 15 % des résultats. Cette situation a soulevé des questions sur la transparence du gouvernement albertain.
Les commentaires des répondants au sondage ont révélé un sentiment fort contre le changement proposé. Un participant a qualifié l'idée de "irresponsable", tandis qu'un autre a déclaré qu'il quitterait la province si cela se réalisait. Beaucoup se sont identifiés comme Canadiens avant tout, exprimant leur soutien indéfectible au Régime de pensions du Canada.
Un autre répondant a averti que le retrait du CPP serait une mauvaise décision qui aurait des conséquences sur des générations. Ces opinions montrent un désaccord profond au sein de la population sur la direction que devrait prendre la province concernant sa politique de retraite.
Le gouvernement albertain, dirigé par la première ministre Danielle Smith, a déclaré qu'il consulterait les Albertains sur la possibilité de quitter le CPP. Marisa Breeze, porte-parole du ministre des Finances, a affirmé que malgré un changement d'opinion possible, le gouvernement continuerait à dialoguer avec les citoyens. Elle a également rappelé que la Loi sur la protection des pensions garantit qu'aucun changement ne sera effectué sans un référendum.
Malgré cela, les critiques affirment que le gouvernement a tenté de cacher les résultats du sondage. L'opposition, représentée par l’MLA Sharif Haji, a souligné que ces résultats démontrent un manque de soutien pour un régime provincial. Haji a suggéré que le gouvernement ne voulait pas partager ces résultats car ils n’étaient pas en faveur de leurs projets politiques.
Le débat sur le régime de retraite en Alberta soulève des questions sur l'identité provinciale et la dépendance vis-à-vis d'Ottawa. Les partisans d'un régime provincial soutiennent qu'Alberta mérite une indépendance financière. Ils estiment que la province a payé un prix élevé depuis la Confédération et qu'il est temps de prendre le contrôle de ses propres finances.
En revanche, les opposants mettent en garde contre les conséquences d'un retrait du CPP, qui pourrait nuire à la sécurité financière des Albertains. Le climat actuel semble indiquer une fracture dans les opinions sur la question de la retraite et de l'autonomie provinciale.
Le sondage sur le régime de retraite en Alberta met en lumière des opinions divergentes parmi les Albertains. Alors que le gouvernement envisage un changement, la majorité des citoyens semblent préférer maintenir leur affiliation au Régime de pensions du Canada. Cette situation souligne l'importance d'un dialogue ouvert et transparent entre le gouvernement et la population pour naviguer dans ces questions cruciales.