Les dossiers documentant les abus dans les pensionnats sont menacés de destruction en 2027. Malgré des efforts de sensibilisation, de nombreux survivants ignorent qu'ils peuvent demander la conservation de leurs fichiers. Cela soulève des inquiétudes parmi ceux qui ont vécu ces expériences traumatisantes.
Christina Kitchekesik, membre de la Nation crie de Tataskweyak, a subi de graves abus au pensionnat de Guy Hill. En tant qu'avocate pour les survivants, elle partage son histoire pour favoriser la compréhension et la guérison. Pourtant, elle n'était pas au courant qu'elle pouvait demander la préservation de son dossier IAP.
Le processus de l'Independent Assessment Process (IAP) a été mis en place pour indemniser les survivants. Bien que 38 000 personnes aient déposé des réclamations, seulement 96 dossiers ont été envoyés au Centre national pour la vérité et la réconciliation (NCTR). Cela montre un manque de sensibilisation et d'options pour les survivants.
En 2017, la Cour suprême a statué que les dossiers IAP devaient être détruits d'ici le 19 septembre 2027. Cette décision a suscité des réactions mitigées. Alors que certains groupes soutenaient la destruction, d'autres, comme le NCTR, s'opposaient fermement à cette mesure.
La Cour a ordonné un programme d'information pour notifier les survivants de leurs options. Ils pouvaient conserver leurs fichiers ou les transférer au NCTR. Cependant, beaucoup de survivants, comme Marie Pelletier, n'étaient pas au courant de ces possibilités.
Kathleen Keating, adjudicatrice de l'IAP, a constaté que de nombreux survivants craignaient que leurs témoignages ne deviennent publics. Pour préserver leur confidentialité, elle se déplaçait souvent pour rencontrer les survivants en dehors de leur communauté. Cela a permis d'établir un climat de confiance.
Malgré les efforts pour informer les survivants, Keating estime que le nombre de ceux qui ont partagé leurs fichiers avec le NCTR reste faible. Les campagnes de sensibilisation n'ont pas atteint tous les survivants, laissant de nombreuses personnes dans l'ignorance.
Raymond Frogner, responsable des archives au NCTR, souligne que les fichiers IAP sont d'une importance générationnelle. Ils contiennent des informations uniques sur les abus subis par les survivants. La destruction de ces dossiers serait une perte inestimable pour l'histoire du Canada.
Laura Arndt, qui travaille sur l'enquête sur les sépultures non marquées, partage des préoccupations similaires. Elle souligne que les témoignages des survivants sont essentiels pour comprendre les événements passés. La destruction de ces documents pourrait également entraver la recherche de sépultures non marquées.
La situation actuelle concernant les dossiers des survivants des pensionnats est préoccupante. Malgré les efforts de sensibilisation, de nombreux survivants ne sont pas informés de leurs droits. Il est crucial de protéger ces dossiers pour préserver la vérité historique et soutenir les survivants dans leur quête de justice et de guérison.