La ministre Elma Saiz a fermement nié toute interférence du Gouvernement dans l'évaluation de l'Autorité Indépendante de Responsabilité (AIReF) concernant la soutenabilité du système public de retraites. Lors de son intervention devant la Commission de suivi des accords du Pacto de Toledo, elle a défendu la modification des critères comptables par décret.
Saiz a souligné que ces changements, notamment ceux relatifs aux transferts de l'État, suscitent des réticences au sein de la Commission Européenne. Elle a affirmé que le Ministère a des difficultés techniques avec l'AIReF, qui, selon elle, sous-estime les revenus du système.
La ministre a noté que la réforme des retraites, mise en place par l'ancien ministre de la Sécurité Sociale, José Luis Escrivá, a réussi son premier examen triennal. L'AIReF a conclu qu'il n'était pas nécessaire d'activer la clause de fermeture, car le niveau de dépenses nettes projeté pour 2022-2050 est de 13,2 % du PIB.
Ce chiffre est légèrement en dessous du seuil de référence établi par la clause de fermeture. Cependant, Saiz a reconnu qu'il n'existe pas de "nombre magique" pour déterminer la soutenabilité d'un système de retraites.
Concernant les résultats de l'évaluation de l'AIReF, Saiz a insisté sur la nécessité d'intégrer les actualisations de croissance du PIB et les projections de flux migratoires dans les calculs. Elle a affirmé que l'utilisation de ces données pourrait aboutir à un scénario de dépenses encore plus faible que prévu.
La ministre a également qualifié l'approche de l'AIReF de "prudente", tout en admettant que le Gouvernement est conscient des risques potentiels liés à l'évolution des dépenses.
Saiz a qualifié les estimations de l'AIReF concernant les revenus de "conservatrices", notamment en ce qui concerne le nouveau système de cotisation pour les travailleurs autonomes. Elle a indiqué que les résultats de la première régularisation ont dépassé les attentes du ministère.
En ce qui concerne la réforme du marché du travail, la ministre a souligné que l'AIReF n'a pas pris en compte les changements dans la qualité de l'emploi, ce qui pourrait fausser les calculs.
En conclusion, Saiz a rappelé que, suite à la dernière modification du décret controversé, l'AIReF devra présenter un nouveau rapport sur la soutenabilité du système avant le 1er juin 2026. Elle a assuré que le décret du Gouvernement n'interfère en aucun cas avec le travail de l'AIReF.
La ministre a également expliqué que le Gouvernement est le premier intéressé par la soutenabilité du système de retraites, et qu'il est crucial de rester attentif aux données économiques pour assurer la pérennité du système.