L'Autorité Indépendante de Responsabilité Fiscale (AIReF) a récemment achevé son premier examen de la réforme des retraites approuvée par le gouvernement. Ce rapport, dirigé par Cristina Herrero, révèle un résultat mitigé, avec des avertissements importants. Bien que l'AIReF constate le respect de la règle de dépense convenue avec la Commission Européenne, des inquiétudes persistent quant à la soutenabilité du système.
Selon l'AIReF, la soutenabilité du système de retraites n'a pas connu d'amélioration significative. Les prévisions de croissance des dépenses jusqu'en 2050 ont été révisées à la hausse, nécessitant davantage de transferts de l'État. En l'absence de mesures supplémentaires, ces transferts pourraient affecter d'autres politiques publiques ou entraîner un endettement accru.
Le rapport souligne également que le gouvernement n'a pas besoin d'appliquer la clause de fermeture pour l'instant. Cela signifie qu'aucune nouvelle mesure, qu'elle soit fiscale ou de dépense, n'est requise pour que les dépenses nettes en retraites ne dépassent pas 13,3 % du PIB en 2050. Cependant, l'AIReF met en garde : la soutenabilité du système reste fragile.
L'AIReF a formulé des critiques concernant la définition de la règle de dépense entre l'Espagne et l'UE. Elle a identifié des faiblesses méthodologiques, soulignant que cette règle est trop sensible aux variations temporelles et ne reflète pas pleinement la réalité de la soutenabilité du système. Cela nuit à sa capacité de supervision et d'indépendance.
De plus, lors de la présentation du rapport, Cristina Herrero a remis en question un décret controversé du ministère de la Sécurité Sociale. Ce décret tentait de déterminer quelles ressources devaient être considérées comme des revenus du système de retraites, y compris les transferts de l'État. Herrero a insisté sur le fait que ces revenus sont en réalité des ressources de la Sécurité Sociale.
Les mesures adoptées dans la réforme des retraites ont un impact mesurable. L'AIReF estime que le Mécanisme d'Équité Intergénérationnelle (MEI), la hausse des bases maximales de cotisation, et d'autres mesures ont eu un impact de 0,8 point de PIB, qui pourrait atteindre 1,4 point d'ici 2050. Bien que cela soit inférieur à l'objectif initial de 1,7 % du PIB, cela indique une amélioration partielle.
Le rapport précise que grâce à la révision à la hausse du PIB, le dépense moyenne pour la période 2022-2050 est désormais estimée à 14,6 %. Cela représente une légère amélioration par rapport à l'estimation précédente. Toutefois, l'AIReF avertit que la pression sur les dépenses de retraites continuera d'augmenter.
En conclusion, l'évaluation de l'AIReF sur la réforme des retraites se solde par un résultat mitigé. Bien qu'aucun ajustement immédiat ne soit nécessaire, il est crucial de rester vigilant sur la soutenabilité du système. Les résultats de cette première évaluation triennale soulignent l'importance d'une gestion prudente des finances publiques pour les années à venir.