Le citoyen sort de son portail dans le quartier madrilène d'Argüelles, avec une colère sous sa casquette et le drapeau espagnol sur les épaules. Il commence à monter la côte de San Vicente vers la plaza de España. Là, le PP a convoqué une manifestation pour les antisanchistes de tous les partis. Notre citoyen est déterminé à affronter la chaleur et le pollen.
Selon les organisateurs, il y aurait eu environ 100 000 participants, tandis que le délégué du gouvernement évoque plutôt 50 000. Finalement, on peut estimer leur nombre à 75 000. Ce n'est pas mal pour un dimanche de juin. Cela démontre un certain succès pour Feijóo, tout en renforçant la résistance de Pedro Sánchez.
Les manifestations, autrefois massives, semblent désormais appartenir à un temps révolu. Elles ne rassemblent plus pour provoquer des changements, mais pour maintenir mobilisés les partisans. Ce paradoxe souligne le manque d'impact réel de cette concentration, qui vise principalement à retarder les élections.
Le cadre de la plaza de España ne semble pas idéal pour afficher un muscle numérique. En tant que manifestodrome, il laisse à désirer. Sa belle réforme privilégie l'expérience individuelle plutôt que la colère anonyme de la masse. Les policiers, présents, semblaient s'ennuyer, tandis que les manifestants de gauche étaient plus actifs.
Les pancartes reflétaient les diverses motivations politiques. Des slogans comme "Mafia ou démocratie" et "Sánchez et Puigdemont doivent être en prison" étaient visibles. Un patriote appelait à "Réveillez-vous, Espagne : ce pays ne mérite pas un gouvernement aussi ruin." Cela soulève la question : peut-être que le pays le mérite-t-il.
Lorsque le maire Almeida a cédé la parole à Ayuso, la foule a réagi avec enthousiasme. La présidente a affirmé son libéralisme, dénonçant "la dictature des minorités" et appelant à plus de respect pour l'égalité et la liberté. Elle a réaffirmé que l'Espagne n'est pas plurinationale, cherchant à unir les partisans autour d'un message commun.
Feijóo, quant à lui, a commencé à s'affirmer dans le rôle de leader charismatique. Il a appelé à la centralité et à l'unité, tout en se connectant plus directement avec la foule. Sa capacité à évoquer la dignité de l'Espagne a suscité des applaudissements, renforçant son lien avec l'aile impatiente de la droite.
En fin de compte, cette initiative de rue a renforcé la connexion avec les partisans. Feijóo a terminé son discours avec un appel à défendre les droits des Espagnols, encourageant les participants à raconter ce qu'ils avaient vu. Cela ressemble à un Pentecôte civil, marquant une nouvelle ère dans la mobilisation politique en Espagne.