En Gironde, Thierry Lafon, président de l'association de défense des eaux du Bassin d'Arcachon (ADEBA), a déposé une plainte contre le syndicat en charge de l'assainissement. Cette action a été motivée par des préoccupations concernant le rejet d'eaux usées non traitées dans la nature.
Les associations environnementales et les ostréiculteurs ont contesté deux arrêtés préfectoraux. Ces arrêtés permettaient au gestionnaire du réseau d’assainissement du bassin d’Arcachon (SIBA) de rejeter les eaux usées en cas de « circonstances exceptionnelles ». Ils ont manifesté et saisi le tribunal pour demander la suspension de ces arrêtés.
Le tribunal administratif de Bordeaux a tranché en faveur des requérants. Il a suspendu les arrêtés, considérés comme de véritables « permis à polluer ». Cette décision fait suite à des débordements récurrents, dont un incident emblématique a contaminé les huîtres et les consommateurs fin 2023, en pleine période des fêtes.
Jacques Storelli, président de la CEBA, a souligné que ces arrêtés garantissaient le SIBA contre toutes poursuites pendant cinq ans. La notion de « circonstances exceptionnelles » était jugée trop floue, ce qui a alimenté les inquiétudes des défenseurs de l'environnement.
Avec l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des pluies, le seuil critique pour les déversements est atteint plusieurs fois par an. Thierry Lafon a exprimé son inquiétude face à cette situation. En janvier, le parc naturel marin a rappelé que les arrêtés pouvaient « altérer de façon notable le milieu marin ».
La Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso Gironde) a également exprimé ses préoccupations. Elle a noté qu’il n’y a pas encore de plan d’action en place pour résoudre ces problèmes environnementaux.
Bien que les arrêtés aient été suspendus, le tribunal devra rendre un jugement définitif dans un an et demi. Cela laisse planer une incertitude sur l'avenir du Bassin d'Arcachon. La situation reste préoccupante, et les acteurs locaux demandent des actions concrètes.
Les défenseurs de l'environnement continuent de faire pression pour une meilleure gestion des eaux usées. Ils craignent que l'inaction ne mène à des conséquences désastreuses pour l'écosystème marin et l'industrie ostréicole.
La suspension des arrêtés préfectoraux est un pas en avant pour la protection des eaux du Bassin d'Arcachon. Cependant, des défis persistent. Les acteurs locaux doivent collaborer pour trouver des solutions durables à long terme afin de préserver cet écosystème fragile.