
Dans une salle au rez-de-chaussée, des guides canins robotiques dotés d'intelligence artificielle sont exposés. Ces dispositifs peuvent planifier des itinéraires et éviter les obstacles grâce à leurs capteurs. Parmi les innovations, une salle de contrôle par la pensée attire l'attention. Nous découvrons le Centre Huai de Pékin, un des plus avancés au monde pour la technologie et la réhabilitation des personnes en situation de handicap.
Ce mardi, la Reine Letizia a visité le centre en compagnie de la première dame chinoise, Peng Liyuan. Cette visite fait partie du voyage d'État des Rois en Chine, un événement généralement restreint aux médias espagnols. La Reine, accompagnée du consul espagnol à Pékin, a exploré deux des 24 étages de cette installation, ouverte lors des Jeux Paralympiques d'Hiver de 2022.
Depuis son ouverture, plus de 160 000 personnes en situation de handicap ont bénéficié des services du centre. Beaucoup d'entre elles, ayant des problèmes de mobilité, ont pu retrouver la capacité de marcher grâce à des programmes de réhabilitation utilisant des exosquelettes assistés par IA. Ces dispositifs détectent l'intention de mouvement et imitent une marche naturelle.
Parmi les technologies présentées, une salle de contrôle par activité cérébrale a particulièrement retenu l'attention. Développée par des chercheurs de l'Université de Zhejiang, cette technologie utilise une interface cerveau-ordinateur. L'utilisateur porte un casque avec des électrodes qui enregistrent l'activité cérébrale, détectant les impulsions électriques générées par les neurones.
Lorsque la personne se concentre, ces signaux sont envoyés à un processeur central dans la chaise roulante. Celui-ci utilise des algorithmes d'IA pour interpréter l'intention de l'utilisateur, qu'il s'agisse d'avancer, de tourner ou de s'arrêter. Ce système innovant permet également d'éviter les obstacles grâce à des capteurs de proximité.
La Reine Letizia a également eu l'occasion d'interagir avec des enfants coloriant des masques d'animaux. À l'étage supérieur, elle a visité des salles dédiées à l'inclusion professionnelle. Des jeunes avec des troubles tels que le syndrome de Down et l'autisme préparaient des desserts. Un atelier a également été organisé pour des femmes en fauteuil roulant, créant des bouquets avec du plastique recyclé.
Ce projet était dirigé par Shishi, directrice de la Fondation Novel Inception. Elle a partagé son expérience personnelle, expliquant qu'elle est restée en fauteuil roulant après un accident en Allemagne. Aujourd'hui, elle forme plus de 4 000 femmes ayant des problèmes de mobilité.
Le centre a également présenté une main bionique qui a permis à Jiang Songning, 22 ans, de retrouver le plaisir de jouer du piano après une amputation. "Cette main est presque aussi flexible que ma main gauche", a-t-il déclaré. La main bionique utilise une technologie d'interface cerveau-ordinateur pour détecter les signaux neuronaux et musculaires.
Pan Siyu, responsable de BrainCo, a expliqué que cette main bionique peut réaliser 80 % des fonctions d'une main normale. En outre, le centre mène des recherches sur des implants de puces cérébrales pour aider à restaurer la parole et la mobilité. Un patient a retrouvé sa voix grâce à un dispositif externe qui capte les signaux neuronaux.
Les dernières données de l'Office national de statistique de Chine estiment à près de 85 millions le nombre de personnes vivant avec un handicap dans le pays. D'après les chiffres officiels, 95 % d'entre elles sont couvertes par un assurance médicale publique de base. Le Centre Huai de Pékin représente un exemple inspirant d'innovation et d'engagement envers l'inclusion des personnes en situation de handicap.