Le quilt mémorial du VIH/SIDA au Royaume-Uni est un puissant témoignage des vies touchées par cette maladie. En exposant les histoires de ceux qui ont perdu la vie, cet événement permet de se souvenir des personnes braves et belles qui ont été affectées. La création de ce quilt est un acte de souvenir et de célébration de leur vie.
Frankie O'Reilly a rencontré son futur partenaire, Georgie Long, à l'école primaire en Irlande du Nord. Ils ont déménagé à Londres au début des années 1980, où Frankie travaillait comme agent de circulation le jour et comme drag queen la nuit. Leur lien est devenu indéfectible, passant de meilleurs amis à partenaires de vie.
En 1985, à l'âge de 25 ans, Frankie et Georgie ont tous deux été diagnostiqués positifs au VIH. Frankie se souvient : « Je voyais des amis mourir lentement. C'était comme être à un arrêt de bus et voir ses amis monter dans les bus, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que vous. » En 1992, Georgie est décédé d'une maladie liée au SIDA.
Un mois après le décès de Georgie, Frankie a décidé de participer au projet de quilt mémorial, amené au Royaume-Uni par l'activiste écossais Alistair Hulme. Ce dernier avait été inspiré par l'exposition du quilt américain, créé en 1985 à San Francisco. Frankie, âgé de 65 ans, explique que cette expérience l'a aidé à traverser son deuil.
Le quilt, qui représente près de 400 personnes, sera exposé au Tate Modern à Londres du 12 au 16 juin. Bien que des parties aient déjà été montrées, cette exposition sera la plus grande depuis sa création en 1994.
Cathy John et Grace McElwee ont également participé à la création du quilt dans les années 1990. Elles ont réalisé un panneau en mémoire de leur ami Michael Trask, décédé en 1993. Cathy, qui se souvient de leur première rencontre en 1985, a choisi de participer pour créer un hommage durable.
Leur panneau représente les maisons de Camden et l'arbre de vie, symbolisant les parcs de Londres que Michael appréciait. Ce projet a été pour elles bien plus qu'une simple exposition ; c'était un processus de guérison.
L'auteur Charlie Porter a initié l'exposition en écrivant au directeur du Tate en juillet 2024. Il souligne l'importance de montrer le quilt dans des lieux iconiques. L'exposition vise à permettre à plus de gens de le voir et de faire leur deuil, ce qui n'a pas été possible à l'époque à cause de la stigmatisation autour du VIH.
Le quilt rend hommage à 384 personnes, y compris des figures notables comme l'écrivain Bruce Chatwin. La directrice du Tate Modern, Karin Hindsbo, décrit le quilt comme un exploit incroyable d'expression humaine créative, promettant une expérience profondément émouvante.
Le quilt mémorial du VIH/SIDA est un symbole puissant de la lutte et de l'amour. En rendant hommage à ceux qui ont perdu la vie, il rappelle l'importance de la solidarité et de la mémoire collective. Cet événement au Tate Modern ne sera pas seulement une exposition, mais un moment de réflexion et de célébration des vies vécues.