Deux perturbateurs endocriniens durant la grossesse sont-ils à l'origine de troubles du comportement ?
Introduction
Une récente étude menée par l’Inserm et le CNRS met en lumière les effets potentiels de l'exposition fœtale à deux composés chimiques, le méthylparabène et le bisphénol S. Ces substances, présentes dans divers produits quotidiens, pourraient augmenter les risques d’anxiété, d’agressivité et de déficit attentionnel chez les enfants.
Les Composés Chimiques en Question
Le Méthylparabène
Le méthylparabène est un conservateur largement utilisé dans les cosmétiques, notamment dans les crèmes et les produits d’hygiène. On le trouve également dans certains aliments, comme les pâtés, les biscuits apéritifs et les confiseries. Cette substance est omniprésente et suscite des inquiétudes croissantes.
Le Bisphénol S
Le bisphénol S est un autre composé chimique, présent dans les tickets de caisse, plastiques et emballages. Il a été introduit pour remplacer le bisphénol A, pourtant interdit. Claire Philippat, chercheuse, souligne que le bisphénol S a une structure chimique similaire et pourrait avoir des effets similaires sur la santé.
Objectifs de l'Étude
L’étude vise à comprendre les effets de l'exposition prolongée du fœtus à ces deux produits durant une période critique de développement. Claire Philippat explique que « beaucoup de choses se structurent dans le corps du bébé à naître ». Plus de 1000 femmes enceintes ont été recrutées pour cette recherche.
Les chercheurs ont recueilli 42 échantillons d’urine pour estimer l'exposition à ces substances. Les parents ont ensuite rempli des questionnaires concernant l’anxiété, l’agressivité et le déficit d’attention chez leurs enfants, désormais âgés de 9 ans.
Résultats et Implications
Les résultats préliminaires montrent que les enfants dont les mères étaient les plus exposées aux deux phénols synthétiques présentent un risque accru de troubles du comportement. Bien que l'étude soit l'une des premières sur ce sujet, elle met en évidence un lien préoccupant entre l'exposition à ces produits chimiques et le comportement des enfants.
Claire Philippat appelle à une prudence dans l'interprétation des résultats, mais souligne la nécessité de nouvelles recherches pour confirmer ces conclusions. L’institut prévoit de lancer une cohorte de 100 000 personnes pour approfondir l'étude.
Recommandations pour Limiter l'Exposition
En attendant des résultats plus concrets, il est conseillé de modifier certaines habitudes pour limiter l'exposition à ces substances. Par exemple, il est recommandé d’éviter les plastiques et de n'utiliser que les produits de soin essentiels. De plus, il est préférable de retirer les repas du plastique avant de les chauffer au micro-ondes.
Ces changements simples peuvent contribuer à réduire les risques potentiels pour la santé des enfants. La réglementation doit également évoluer pour mieux protéger les futures générations.
Conclusion
Cette étude met en avant des enjeux importants concernant l'exposition fœtale à des composés chimiques courants. Les résultats soulignent la nécessité d'une réglementation plus stricte et d'une sensibilisation accrue. Protéger la santé des enfants est essentiel, et chaque action compte pour limiter les risques liés à ces substances.
